Au début de la rue Haute-Seille, deux petites maisons au toit pointu attendaient d’être rénovées.
Une municipalité bienveillante aurait privilégié l’investisseur prêt à donner une nouvelle jeunesse à ces maisonnettes, situées entre deux beaux immeubles classiques.
La municipalité socialiste en a décidé autrement. Ces maisons sont des « caries » et au lieu de les soigner, on va les arracher !
Et tant qu’à détruire, on va maximiser le profit en exploitant totalement l’espace disponible, comme le laisse pressentir la bâche publicitaire qui recouvre désormais les maisonnettes.
L’immeuble R+4 s’élèvera plus haut que l’immeuble à sa gauche, et jusqu’au niveau du toit en ardoises de l’immeuble de droite. En usant d’un artifice devenu courant : le dernier étage, « en attique », est construit en retrait de la façade pour donner l’illusion qu’on respecte les proportions. Permettant, au passage, la réalisation d’un appartement « premium » avec une vaste terrasse.
Et tant qu’à « réinventer la ville », on va le faire avec des matériaux et couleurs en rupture totale avec l’environnement : de la brique gris anthracite, des encadrements de fenêtre en métal blanc. Et bien entendu, pas de toit visible mais une couverture plate.
Dans ce charmant quartier Outre-Seille, la municipalité Gros a déjà transformé en plateforme bétonnée la place Mazelle, où les anciens se souviennent de la traditionnelle foire au cochon et les moins anciens du parking aux cèdres centenaires, permettant d’approcher la ville et ses commerces.
La municipalité socialiste a également édifié un parking aérien (concession de Vinci) aux parois métalliques, camouflées par des taches noires. La plupart des Messins ignorent (Metz Mag 09/2012) que ces plaques noires sont une oeuvre d’art, commandée à une artiste pour un coût de 85 000 € ! Ce n’est rien, c’est le contribuable qui paye !
On croyait révolue l’époque où les édiles, pressés par le manque de logements et la soif de modernité, rasaient les quartiers anciens pour édifier des cages à lapins non-durables, sans isolation thermique ni phonique. Parfois, on reconstruisait dans le respect du style environnant : ce qu’aujourd’hui, les élus de Metz considèrent avec mépris comme des « pastiches ».
En de multiples endroits à Metz, au lieu de réhabiliter des bâtiments petits ou grands, mais faits pour durer des siècles, la municipalité socialiste privilégie de nouvelles réalisations architecturales, rompant avec le bâti environnant.
Où est le respect du patrimoine messin, l’humilité, dans cette conception « tape à l’oeil » de la politique d’urbanisme ? Où est la recherche de l’harmonie et de la mesure qu’attendent nos concitoyens ?