
Intervention de Bérangère Thomas au conseil municipal de Metz le 26 janvier 2017 : Programme 2017 de travaux de voirie et déplacements.
Intervention :
Explication de vote :
Peut-on dire « tout ça pour ça » ? Ces travaux de voirie peuvent indigner vu le gaspillage dans le remplacement et le réaménagement. Entre nécessité et fantaisie, le programme d’investissement fait se confronter deux tendances, et surtout se poser la question sur la pertinence de certains projets en particulier. Comme ce forcing à vouloir tisser un lien à coups de réaménagements, pour inciter dans le futur à se rendre vers la zone de l’Amphithéâtre. La fameuse jonction avec le cœur de ville.
Est-on obligé d’en faire tant, pour inciter à la traversée vers le quartier que vous annoncez si prometteur d’activité ?
« La ville va faire intervenir un designer pour travailler sur l’esthétique et l’éclairage » dit un certain M. Cambianica. « Il faut que ça devienne naturel de passer par là », indique M. le maire.
Il y a des quartiers historiques qui n’ont pas besoin d’en faire tant.
L’avenue Foch et ses immeubles de style, à eux seuls, incitent à la visite.
Aveu de certains, l’amphithéâtre posera bien des problèmes en ce qui concerne l’accès aux véhicules.
Sur-urbanisation, sur-concentration d’activités commerciales, vision dans la démesure de construire, nous verrons demain. La crainte actuelle est que l’on n’anticipe pas assez aujourd’hui, pour laisser aux autres un héritage désastreux.
Pourquoi compliquer, quand il s’agissait de rester modestes et d’anticiper ?
Eh oui, la circulation ! C’est maintenant qu’on parle de santé, de cadre de vie, qu’on a l’alerte rouge, des alertes pollution, et surtout que dans les villes, il faut prendre des mesures drastiques.
Prenons l’exemple de Paris, où les enfants restent confinés à l’intérieur durant la récréation.
« La critique est toujours facile » dira-t-on, mais certains aménagements et rénovations laissent sceptiques. En cause : la mauvaise qualité des matériaux ou une conception inappropriée, et côté esthétique c’est bien discutable. Certes on dit toujours « tous les goûts sont dans la nature », mais c’est bien cela qui manque : de la nature, et non de l’artifice.
Il est évident que la chaussée s’abîme beaucoup plus qu’elle ne peut l’être avec des chaussées qui sont dédiées à certains passages de véhicules de différents poids, de vélos, de piétons. Je parlerais même pour l’ironie de valises. Imaginez vous, allant à la gare, et être obligé de transporter une valise sur les pavés : proche du parcours du combattant !
Vous vous vantez d’avoir fait la ville aux 100 travaux, Hercule n’en a fait que 12.
Mais le présent est là, surtout quand on parle d’accessibilité, de cadre de vie. Il y a des travaux qui demandent vraiment une autre réflexion.
On ne peut pas s’entêter à toujours garder le même cap quand on a des icebergs qui se présentent en face de nous. Beaucoup de choses doivent être rediscutées, être réadaptées, il y a des aménagements dont les premiers concernés sont les riverains.
Je ne citerai pas une certaine problématique (le Quai du Rimport) parce qu’à priori cela concerne Metz-Métropole, mais il y a tout de même de nos jours un gros problème au niveau de la circulation automobile.
Je ne vais pas refaire l’historique mais le constat est là. En ayant dédié une voie à un transport bien identifié on a gêné l’accès – notamment vers l’autoroute – de certaines voies, et effectivement, il y a un transfert de circulation qui fait qu’on crée des points noirs là où a priori, il n’y en avait pas.
Restons dans la simplicité, commençons par observer. Cela éviterait cette impression de travaux à tout prix, au détriment de l’observation et de la pratique.

Bérangère Thomas
Conseiller municipal de Metz