Nous restons toujours aussi dubitatifs sur la nécessité de débourser 100 000 € par an pour l’association Quattropole Luxembourg-Metz-Sarrebruck-Trêves.
Il nous a été expliqué qu’on travaille pour repositionner le Quattropole au sein de la Grande Région, réduire la diversité des actions menées et se recentrer sur les plus importantes. C’est tout le bien que je souhaite à votre présidence, Monsieur le Maire ! Était ce alors opportun de créer une association dès 2015, en pleine réforme territoriale française ? Précisément, nous avons toujours demandé une réévaluation du mille-feuille des instances de coopération transfrontalière, le mille-feuille n’est pas qu’une tare française !
La « Vision d’avenir » annoncée lors du précédent budget est en cours de réalisation par un bureau d’étude… elle ne sera validée qu’en 2017. Un rapport d’étape aurait été utile pour nous prononcer sur cette subvention importante.
➤ En attendant, la convention présente encore des objectifs foisonnants, dont certains connaissent le succès comme le volet tourisme. Là, Metz aurait à apprendre sur la façon de se vendre : en arrivant à Sarrebruck, des affiches sur les spécialités de la région nous accueillent, contre un slogan en anglais et un logo technocratique en arrivant à la gare de Metz !
➤ D’autres objectifs ont encore une belle marge de progrès, comme les infrastructures de transport. En 2016, a été votée une motion demandant une meilleure desserte sur le réseau européen des TGV. La réalité ? Sarrebruck est complètement contournée, Metz est tout juste traversée, le passage obligé est par Strasbourg. Le problème est que notre Société nationale de chemins de fer (donc l’Etat français) n’est pas consciente de l’enjeu pour la région Lorraine, en terme d’aménagement du territoire ni de promotion de l’atout transfrontalier. On en est réduits à parler de lobbying… signe que l’intérêt public n’est pas suffisamment pris en compte, et nous n’avons pas su faire entendre notre voix.
Et ne parlons même pas des difficultés pour avancer avec le Luxembourg qui ne fait pas preuve de la meilleure volonté.
➤ Sur la problématique de la « politique sociale communale », après une série de conférences universitaires sur les migrations l’an dernier, il est révélateur que la priorité choisie pour 2017 soit d’organiser une Conférence sur « l’inclusion » des migrants. Ce qui montre bien que le problème se pose partout dans les mêmes termes ! Le Quattropole ne peut qu’échanger des voeux pieux. On est là dans des compétences et des budgets très différents et surtout dans des politiques éminemment souveraines ; d’ailleurs on constate que l’UE est aussi incapable de contrôler ses frontières extérieures, comme le promettait Schengen, que d’accorder ses objectifs entre ses membres. Le sens des intérêts nationaux revient au galop, et c’est légitime !
Ces 100 000 € seraient plus utile pour abonder le programme bilingue scolaire SesamGR qui sera voté dans la suite du Conseil (mettre le lien vers l’article), et permettre dupliquer le dispositif dans d’autres école de la ville. Cela ne serait pas une ambition démesurée, mais une évidente nécessité pour une ville qui est « wunderbar ». Tout ce qui favorise le bilinguisme est utile pour donner des atouts à nos jeunes, et stimuler la création d’emplois chez nous aussi.
Je m’en voudrais de ne pas féliciter, pour finir, Jean-Luc Bohl, président de Metz Métropole, d’avoir inauguré les Etats généraux du Franco-Allemand… à Reims. J’espère qu’il a rapporté des idées pour Metz ! Reims a de belles ambitions et veut devenir capitale des relations franco-allemandes en France à côté de Strasbourg ; il serait temps que Metz se ressaisisse pour être plus offensive.

Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
Conseiller régional Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine