Bérangère THOMAS a interpellé le maire de Metz au Conseil municipal du 30 novembre 2017
« Monsieur le maire, nous apprenons par les journaux (La Semaine du 1/12/17 et L’Ami Hebdo du 9/07/17 : « Metz, une grande roue pas à sa place ») que les autorisations n’auraient pas été effectuées dans les temps et selon les contraintes qu’obligent les secteurs sauvegardés, concernant l’installation de la grande roue sur la place d’Armes, et de la patinoire, sur la place Saint-Étienne. Et ceci depuis deux ans. Nous souhaiterions avoir la communication des démarches effectuées par les services municipaux concernés. Nous lisons un certain nombre d’informations, et aimerions donc que vous nous précisiez ce qu’il en est exactement du suivi de ces dossiers ».
M. le Maire ne veut pas comprendre, selon lui tout va bien.
Pour M. Gros, « Ces deux attractions viennent sublimer la Cathédrale de Metz« . « Sublimer » notre sublime cathédrale… il fallait oser !
Le maire renvoie la responsabilité à la fédération des commerçants « qui est chargée de l’ensemble de la logistique ».
Il nie avoir mis les Monuments Historiques devant le fait accompli : « Le dossier a été envoyé à l’ABF (Architecte des Bâtiments de France) au mois d’octobre, l’ABF a répondu fin octobre que «le projet de cahier des charges d’exploitation de la place d’Armes recevait un accord de principe sous réserves d’intégrer certaines observations, observations qui ont notamment été intégrées lors d’une réunion des parties prenantes début novembre. Au cours de ce temps de travail, le projet d’implantation de la patinoire de la place Saint-Étienne a aussi été abordé (NDLR : c’est à dire hors délai). Un temps de coordination est donc d’ores est déjà prévu au printemps 2018 avec l’ABF pour affiner le projet 2018». Autant dire que le maire veut voir la grande roue se dresser encore longtemps devant la Cathédrale.
En réponse, Bérangère Thomas a apporté des précisions :
- Il y a deux journaux qui ont évoqué cette installation illégale de l’immense manège que nous avons sous les yeux.
- D’après mes sources, la demande de la Ville a été déposée le jour même de l’installation, même chose pour la patinoire : la DRAC n’était pas au courant.
- Ensuite, il y a eu des aberrations, des experts ont alerté sur un affaissement de terrain de 2 cm sur la place d’Armes. Vous semblez être étonné… Ce sont pourtant des gens spécialistes de la géotechnique qui ont fait une étude de terrain. Il est plus que choquant de constater que la municipalité n’aurait pas pris les mesures nécessaires, c’est-à-dire se conformer à la législation en vigueur et aux contraintes liées aux monuments historiques, ainsi qu’au respect du patrimoine. A t’on pensé à la catastrophe si arrivait la tempête du siècle ?
- De plus, nous constatons que la ville a réitéré cette installation pour la troisième année consécutive alors qu’il y avait déjà une mise en garde. Il est inadmissible que la municipalité puisse mettre en péril les abords de la Cathédrale et la Cathédrale elle-même.
Est-ce ainsi que l’on considère un secteur sauvegardé ?!
Pourquoi un tel entêtement ?
- La Grande Roue aurait davantage sa place dans un espace dégagé comme la place de la République, où elle disposerait d’une vision rayonnante sur l’ensemble de la ville et non dans un espace confiné tel la Place d’Armes. Ce qui pose aussi des problèmes de sécurité.
- Il faudrait se pencher sur la mise en péril de la place Saint-Etienne, qui au passage, est creuse… et dont le revêtement n’est plus étanche. On m’a même signalé des aberrations, comme la demande de la percer pour des installations électriques le sol de la place St Etienne, ce qui pourrait apporter des dégâts à la voûte classée.
- Mettre les autorités devant le fait accompli témoigne d’un esprit de passe droit. S’agissant du citoyen lambda, on se doit de démonter sur le champ lorsque l’on ne respecte pas les règles d’urbanisme ! Il faut savoir que ce n’est pas du tout le genre d’attitude attendu par l’UNESCO, dont Metz demande la labellisation.
On s’interroge aussi sur le « mapping vidéo » de l’été :
- Force est de constater que certains semblent oublier que la Cathédrale est un édifice religieux, un lieu de silence et prière, il nous semble aussi que la projection d’été doit-être revue, à la fois dans son contenu visuel et dans sa mise en forme (sonorisation excessive, pense t’on aux vitraux classés ?).
- Ne faut-il pas des autorisations pour cela ? Ont-elles été accordées ? Nous avons de sérieux doutes sur la compétence et le sens de la responsabilité de certains…
À écouter sur le site de la Ville de Metz en cliquant ici à partir de 7:20
Bérangère Thomas
Conseillère municipale de Metz, Élue de Metz-Métropole