PourMetz.com : Remettons Metz dans le Bon Sens

Pas d’écologie urbaine sans respect du travail des hommes.

L’objectif de cet article était à l’origine d’essayer de comprendre comment à Metz, ville verte, berceau français de l’écologie urbaine, 900 arbres ont pu être abattus par une municipalité à la sensibilité prétendument écologiste, après deux Grenelle de l’environnement, dans le but de faire rouler un bus écologique qui  au final ne l’est pas vraiment, et sans que la moindre autorité politique, judiciaire ou morale n’intervienne pour faire cesser cette hypocrisie.

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Mais il est impossible au commun des mortels de s’y retrouver dans le maelstrom de lois, de plans, de schémas régionaux, de directives européennes et de recommandations du Conseil de l’Europe (1), voire… de la Commission européenne pour l’Europe des Nations Unies (2) ! Et peut-être est-ce tout ce qu’il y a à comprendre finalement : on peut faire dire à ces textes tout et son contraire, et nos dirigeants se sont fait un plaisir d’y piocher ce qui les arrangeait pour ne laisser à leurs administrés que les contraintes en tous genres, les impôts, les taxes et… la pollution !

Depuis 40 ans, de nombreuses études ont prouvé tous les effets bénéfiques des arbres en milieu urbain, aussi bien sur les hommes que sur l’environnement. Il a été dit à Metz que les 900 arbres abattus seraient remplacés par 1.200 jeunes arbres. Sachant que c’est l’importance de la canopée, c’est-à-dire du couvert forestier, qui joue sur la quantité d’air dépollué, le compte n’y est pas : en moyenne, les grands arbres sains au tronc mesurant plus de 77 cm de diamètre ôtent annuellement environ 70 fois plus de polluants de l’air (1,4 kg / an) que les petits arbres sains de moins de 8 cm de diamètre (0,02 kg / an). Et si les arbres abattus avaient prouvé leur résistance depuis longtemps, il faudra beaucoup de temps avant que les jeunes arbres plantés atteignent la même taille :

. on estime à 15% les arbres urbains récemment plantés détruits par le vandalisme ;

. ces arbres provenant de containers d’élevage puis plantés dans des fosses trop petites et dans une terre de mauvaise qualité poussent mal ;

. les mêmes espèces plantées provenant des mêmes pépinières sont plus sensibles à certaines maladies ou à certains parasites (3).

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Et tout cela pour mettre en place les voies dédiées à un bus géant, gros consommateur de gasoil, qui circule à une fréquence élevée et qui est bien peu rempli pendant une grande partie de la journée. Et ces voies dédiées ont obligé à multiplier par ailleurs le nombre de feux rouges qui ont entraîné des embouteillages là où il n’y en avait jamais auparavant, augmentant encore la pollution de l’air… Avec 900 grands arbres en moins, est-il si sûr que le bilan écologique soit positif ?

Mais que vaut un projet  d’écologie urbaine, même utile et réussi (ce qui n’est pas le cas ici) si on  ne se préoccupe pas de ceux qui le financent ? Les 230 millions d’euros du projet Mettis (chiffre officiel) ne sont pas tombés du ciel. Ils sont financés par la ville, la métropole, le département, la région, l’Etat et l’Union européenne, c’est-à-dire par la multitude de taxes et d’impôts locaux et nationaux qu’ont déjà payés et payeront encore entreprises et particuliers.

Le plan Espoir Banlieues lancé en 2008 a décrété que les cités doivent être désenclavées et qu’il leur faut « des bus, des tramways, des systèmes de transport spécifiques, respectueux de l’environnement et aux horaires adaptés ». Sans doute est-ce la raison pour laquelle le Mettis relie Borny et Metz-Nord/Woippy. Ce sont pourtant les habitants de ces quartiers qui vont payer au prix le plus fort ces 230 millions d’euros. Parce que la taxe transport versée par les entreprises ne les incite pas à embaucher, ni à augmenter les salaires, mais qu’elle les oblige à en répercuter le coût sur les prix qu’elles facturent pour leurs services ou leurs produits. Parce que pour les particuliers à faibles revenus, ces impôts s’ajoutent à l’augmentation des prix des produits de consommation courante et des services subie depuis l’arrivée de l’euro, à celle des charges de copropriété, à celle de l’eau, de l’électricité, à celle du prix des transports en commun (un comble !), à celle des parkings, etc. Et que leur environnement quotidien ne s’est pas trouvé amélioré pour autant.

Ainsi, malgré ou à cause de lois et règlements décidés par des instances bien loin de Metz, la nouvelle écologie urbaine de notre ville s’emploie-t-elle à broyer de la même manière hommes et arbres, avec l’assentiment passif de l’opposition.

Les solutions aux problèmes – environnementaux ou autres – ne se décrètent pas à coup de dogmes imposés. Elles demandent une grande connaissance du sujet, une écoute attentive de tous les acteurs concernés, et beaucoup de bon sens. Car pour être efficace, une solution doit être comprise et acceptée par le plus grand nombre. C’est ce à quoi s’engagent Françoise Grolet et l’équipe de PourMetz.

(1)    Le Conseil de l’Europe n’est ni le parlement européen, ni la commission européenne, ni le conseil européen. Il s’agit d’une organisation internationale dont le siège est à Strasbourg et qui rassemble 47 Etats de l’Europe. Sa mission est de promouvoir la démocratie et de protéger les droits de l’homme et l’Etat de droit en Europe. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe regroupe 318 hommes et femmes issus des parlements des 47 Etats membres de l’Europe. Parmi eux, on trouve Denis Jacquat, représentant depuis le 1er octobre 2007, et Marie-Jo Zimmermann, suppléant depuis le 3 octobre 2011. En date du 26 mars 2009, le Conseil de l’Europe a recommandé la conservation systématique et le développement des espaces verts existants dans les villes de plus de 100.000 habitants.

(2)    Par exemple, la « directive 2001/42/CE du parlement européen et du conseil du 27 juin 2001 relative à l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement » fait référence à une « convention de la Commission économique pour l’Europe des Nations unies sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement » du 25 février 1991. La Commission économique pour l’Europe des Nations unies (CEE-ONU) a été établie en 1947 pour encourager la coopération économique entre les États membres. Elle se compose de 56 États membres  européens auxquels sont ajoutés les États-Unis, le Canada, Israël et les républiques d’Asie centrale. Le siège du secrétariat de la Commission est situé à Genève en Suisse et a un budget de 50 millions de dollars US.

(3)    Source : page Wikipedia sur l’arbre urbain

Françoise Grolet : Le centre-ville et le défi commercial des zones (Le Républicain Lorrain)
Quelle politique des transports à Metz ? (Le Républicain Lorrain)
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