(intervention de Françoise GROLET sur le vote du budget 2015 de Metz-Métropole, 13/04/15)
« Pour le chapitre du développement économique, les dés sont jetés : les crédits d’investissement (1,605 millions) serviront uniquement à démarrer la construction du Palais des Congrès…
Les crédits de fonctionnement comprennent l’accompagnement à la création et à l’installation d’entreprises, mais aussi, et c’est plus délicat, « la communication pour la promotion du territoire et de son image » : Metz-Métropole Développement reste très bien doté avec un budget de 970 000 € (alors que les contribuables de l’agglomération financent aussi l’agence départementale Moselle Développement)
…et on finance également la SPL Metz-Métropole-Moselle-Congrès pour 108 500 € : au prorata du capital social, est-il écrit, mais prorata de quoi ? Où en sommes-nous pour le 3e « M » de M3 Congrès ?
La première action visible de M3Congrès pèche par défaut de communication – et je reste mesurée – avec le lancement jeudi dernier du Bureau des Congrès et d’un club des ambassadeurs, réunion que les élus auront découverte via les réseaux sociaux ou le journal du lendemain !
Lequel annonçait aussi que le Président de M3Congrès (Thierry Jean) avait choisi, avec le président de Metz-Métropole-Développement (présidence transmise à Dominique Gros), de donner la présidence (et aussi le budget de 300 000 €) du bureau des Congrès à un troisième homme, Antoine Fonté, ex-adjoint au maire de Metz, puis employé au cabinet du Maire ! S’il s’agit de réseauter pour remplir le Palais des Congrès, ils sauront peut-être faire ! Enfin, attendons les résultats…
Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la transparence doit être améliorée, pour les élus que nous sommes, maires et élus de l’agglomération comme conseillers municipaux d’opposition à Metz !
Enfin, quel cadeau nous faisons au futur gestionnaire GL Events en prenant en charge la promotion de l’équipement qu’il est sensé gérer, et ce au moyen une nouvelle structure, puisque ce n’est même pas M3Congrès qui le fera !
Passons à la ZAC de l’Amphithéâtre :
Sans répéter nos critiques récurrentes sur l’asphyxie immobilière de Metz,
et sans trop insister sur la mauvaise action que vous vous apprêtez à faire en implantant à côté du centre commercial Muse un complexe cinématographique grand public qui va achever le centre-ville,
j’ai quelques questions à poser sur les programmes immobiliers à venir :
– tout à côté du Palais des Congrès, en face du parking, doivent être construits un hôtel et 10 000 m2 de bureaux dont les panneaux d’information s’élèvent déjà au fond du dépose-minute :
peut-on nous expliquer (je ne suis pas la seule à m’interroger) comment il sera possible de concilier ces constructions avec l’actuelle utilisation du site : arrêts de bus et cars, parking à vélos, navette TGV, station de taxis ?
D’autant qu’un autre immeuble doit être construit dans la continuité, le futur siège d’une entreprise du BTP ? Ma question s’entend pendant les travaux, mais aussi après leur achèvement.
– Question complémentaire : est-ce là que vous envisagez d’installer le siège de Metz-Métropole ? Auquel cas il serait facile d’affirmer, comme on l’entend, que finalement la conjoncture n’est pas mauvaise puisque les investisseurs privés démarrent des projets immobiliers, si ces projets sont au final financés (vente ou location) par l’argent public, que ce soit Metz-Métropole mais aussi les bailleurs sociaux (comme c’est souvent le cas) !
La construction comme alternative au paiement de loyers n’était pas forcément un mauvais calcul, mais quelle idée inopportune de l’évoquer aujourd’hui, en plein marasme budgétaire, 7 ans après la construction du siège loué actuellement, et en surchargeant ce site de l’Amphithéâtre ! Lorsque la question avait été rapidement évoquée en commission il y a plusieurs mois, j’avais dit que la condition indispensable était la réutilisation d’un site existant, comme les casernes de la rue Franiatte ou Bon Secours, sites que nous devrons quoi qu’il en soit entretenir et aménager.
Nous n’avons pas été les seuls surpris de voir réapparaître ce projet la semaine dernière, le lendemain d’une réunion des élus de l’agglo sur le thème du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal où, M. le Président, vous aviez dit qu’on pourrait voir le lendemain dans le journal, que tout ce qu’on y lit n’est pas à prendre comme tel.
Il est clair que cette annonce tombait on ne peut plus mal, après une réunion pour le moins houleuse, où votre projet de transférer la compétence Urbanisme des municipalités vers la métropole, présentée comme inéluctable, s’est heurtée à l’opposition de nombreux maires.
La fracture est perceptible entre ceux qui se résignent à une évolution législative qu’ils ne rejettent pas foncièrement, au point de l’anticiper et d’en faire une lecture radicale, et ceux qui refusent le grignotage de leur indépendance et veulent préserver l’art de vivre communal et la proximité de leur fonction de maire.
Françoise GROLET
Conseiller municipal de Metz
Conseiller de Metz-Métropole