« Pour qu’un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votes ! » disait Coluche-
A-T-ON BESOIN d’un petit cours sur l’arbre, sa gestion, sa culture, son rôle dans la ville de Metz comme exposé page 2 de ce rapport ?
Le sort de l’arbre victime de l’incompétence et du manque de connaissance en matière de biologie, devenu gênant par souci de rentabilité et du principe de précaution reflète le déni de tout ce qui vit, et ce qui est la nature. Il est déplorable qu’il faille des cop 21 et des associations de défense de la planète pour tirer la sonnette d’alarme après 50 ans de développement industriel ou la société dite « moderne » fait tout pour s’auto-détruire et perturber l’ordre naturel.
Aujourd’hui, il s’agit de faire le plaidoyer de l’arbre. On découvre qu’il est le Meilleur allié contre la dégradation climatique… c’est une évidence car la déforestation et la disparition d’une partie des forêts primaires est étroitement lié au réchauffement climatique avec son cortège de catastrophes naturelles.
Pourquoi travailler avec le CEREMA alors que Metz possède le prestigieux « Institut Européen d’écologie », présidé par votre adjointe, Marie-Anne Isler Béguin qui est par ailleurs responsable du pôle mobilité et déplacement à Metz Métropole ? La vocation de cet institut n’était-il pas de façon avant-gardiste de construire une réflexion sur l’écologie urbaine ? Mais, a-t-on été bon élève des leçons donnés par l’illustre biologiste et botaniste Jean-Marie Pelt auteur de La terre en héritage, Le langage secret de la nature, Le monde a-t-il un sens ? , ça marche et c’est vert …
Il est expliqué dans cette convention que « L’arbre préserve la qualité de l’air en absorbant les polluants », « il participe à l’atténuation du réchauffement climatique ».
Quand certains écologistes se vantent avec une touche d’ironie (Conseil Metz-Métropole 27/03/2017) que 4 ou 5 arbres soient abattus de ci-delà « sans que cela ne soulève aucun problème », et que la discussion soit impossible avec d’autres notamment en commission développement durable.
C’est un déni de l’écologie. En effet en 2010, plusieurs centaines d’arbres coupés pour la plupart parce qu’il y avait une contrainte de faire passer à Metz un transport en commun, qui devait plutôt faire que la ville s’adapte à lui. Tout va toujours bien quand on ne veut ni voir ni entendre. Pourtant, les citoyens sont très nombreux à réagir quand il s’agit d’abattage d’arbres.
Il paraît bien loin le temps où l’écologie était au cœur du débat de l’évolution des villes et du bien-être des habitants, et que planter un arbre était aussi la célébration d’une naissance et d’une nouvelle vie.
Place à la « ville qui se reconstruit sur elle-même », place aux ZAC hermétiquement closes et concentrationnaire, aux constructions collectives à l’architecture lisse, place à la nature que l’on « réinvente », place au non-sens et à l’euphorie de voir toujours plus grand et toujours plus haut, et après ?
Afin d’être dans l’actualité, je citerai le cas très récent du Quai du Rimport où ont été coupés 2 arbres accolés au parking de bus.
Certains diront « oh, ce ne sont que 2 arbres » mais ce que l’on fait à Metz, montre un état d’esprit qui se généralise et banalise ce qui au contraire relève de la plus grande importance ; la préservation de tout organisme vivant dont le nôtre.
Les riverains dans cette affaire n’ont pas eu un mot à dire. Toujours mis devant le fait accompli, avec la sanction directe d’abattre ces 2 arbres de façon punitive, comme si toute opinion dissidente devait être immédiatement censurée.
Où est la démocratie participative ?
On découvre, mais on pouvait s’en douter, qu’il y a avant tout intérêt commercial qui peut être discuté, et dont l’intérêt soi-disant général est plutôt l’équivalence de dépenses et de profits pour un seul.
Pour finir, M. le maire je souhaite soulever le cas particulier de notre assistant qui a agi de son propre chef, par conviction, pour défendre tout ce que ce rapport propose. Il n’a pas eu besoin de faire une étude à plusieurs milliers d’euros pour connaître la valeur et les bienfaits d’un arbre pour la vie humaine. Quant à la convocation qu’il a reçu de votre pôle juridique pour lui remonter les bretelles, sachez-bien que lorsque vient tronçonner un arbre dans lequel vous vous trouvez, il est plus que compréhensible que les mots dépassent votre pensée et que ce soit avant un message de détresse.
Nous voterons évidemment contre cette dépense inutile, et émettons des doutes quant au montant réel de l’étude qui relève de l’indécence dans la période actuelle où tant de nos concitoyens souffrent de précarité. Avez-vous encore conscience de ce que représente l’argent que vous dépensez si fièrement, et qui n’est pas le vôtre ?
Bérengère Thomas
Conseiller municipal de Metz