Conseil municipal du 28 septembre 2017 : intervention de Françoise Grolet sur la réalisation de la ZAC Bon-Secours
Début 2013, le vote de la procédure de choix du maître d’œuvre (le dialogue compétitif) pour la réalisation de logements, commerces et bureaux sur la friche de l’ancien Centre Hospitalier Régional, avait eu lieu à l’unanimité du Conseil municipal. Le FN/RBM n’avait pas encore d’élus.
Pendant la campagne des élections municipales de 2014, avec la liste FN/Rassemblement Bleu Marine pour Metz, nous avons fondé notre projet pour l’avenir de « Bon Secours » sur l’écoute des attentes des habitants du quartier Ste Thérèse – Nouvelle Ville.
Notre projet pour Bon-Secours :
- utiliser le bâtiment historique, rénové dans son entier, à des équipements publics indispensables dans le quartier : locaux associatifs et salles municipales (toutes les réunions publiques se font dans le gymnase de l’école Ste Thérèse !), médiathèque (très demandée dans ce quartier comportant beaucoup de familles et d’établissements scolaires de tout niveau), centre médical polyvalent pour pallier la disparition de tout équipement de première urgence à l’ouest de l’agglomération…
- affecter en priorité l’espace libéré par la déconstruction de l’hôpital à un « poumon vert » arboré au coeur du quartier, afin d’équilibrer la densité de circulation, doté des terrains de sport nécessaires aux collèges et lycées environnants, avec un grand espace de jeux sécurisé.
Ce projet fondé sur l’analyse des besoins du quartier répondait à l’intérêt général.
- Quand la municipalité a annoncé son plan pour la ZAC Bon Secours (avril 2015), nous avons dit oui à la requalification rapide de la zone, mais non au choix de promotion immobilière pour 450 logements, qui aggrave la saturation du marché immobilier, étant donné la vacance immobilière importante à Metz. L’écart se creuse entre l’ancien en bon état et celui qui a besoin de rénovation, mais ne trouve pas preneur car le marché est saturé. Analyse validée récemment dans la presse locale par des professionnels de l’immobilier: « l’arrivée de biens neufs a pour effet de dévaluer l’ancien ». CQFD !
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Nous avons protesté contre le choix d’une architecture d’ensemble moderne (quelle que soit sa qualité, déjà meilleure que l’Amphithéâtre), au coeur du quartier Nouvelle Ville, alors que Metz ambitionne un classement à l’Unesco. Analyse confirmée dans le dossier présenté au Conseil, lequel vante justement un « quartier patrimonial » « patrimoine urbain unique à Metz dans l’esprit du plan de Conrad Wahn ». CQFD encore ! Quel dommage d’avoir détruit la moitié du bâtiment ancien, et que vient faire là une « diagonale » de circulation au coeur du projet ?
On a un aperçu de ces choix architecturaux inappropriés rue du XXe Corps, (site de l’ancienne école d’infirmières), où s’élève maintenant une nouvelle construction beaucoup trop haute qui écrase les bâtiments environnants.
- Nous avons alerté sur les carences du nouveau plan de circulation et de stationnement du quartier, qui conduit à l’asphyxie de la circulation déjà dense (voir article suivant)
- Ce projet révèle combien l’Etat et la municipalité manquent de vision à long terme. L’Etat délaisse totalement sa responsabilité en matière d’aménagement du territoire, lorsqu’il vend à la Ville l’ancien hôpital Bon Secours pour 11,5 millions d’euros, avant même de compter les lourdes charges de dépollution/financement/gestion/réhabilitation du site. Quant à la municipalité, elle a manqué d’ambition pour Metz en livrant entièrement le site à la promotion immobilière, dans une opération plus intéressante pour les promoteurs que pour Metz.
- Et voilà qu’aujourd’hui, la municipalité ne tient même pas sa promesse d’affecter l’hôpital historique à des services publics : Après avoir détruit la moitié de l’hôpital historique pour laisser plus de place aux nouvelles constructions, la municipalité décide de livrer la partie restante (valorisée 2 millions), qui était promise à des équipements publics, à la promotion immobilière pour en faire des logements : « il est apparu nécessaire de réaffecter les surfaces du bâtiment historique conservé (5 000 m2) à une opération de logements ». L’appétit de gain immobilier a pris le dessus… décidément cette municipalité s’inscrit bien dans la vague macroniste ! Dans la délibération d’octobre 2016, le bâtiment était déjà indiqué comme « réserve foncière » et nous avions formulé une inquiétude… nous avions raison.
Les équipements publics attendus par les habitants du quartier et annoncés depuis la réunion de comité de quartier fin 2013, ne verront pas le jour : ni mairie de quartier (entretemps, la mairie actuelle a été fermée), ni nouvelle école, ni équipements sportifs nécessaires, ni espaces associatifs et de réunion. Le maire met en avant l’accès à une salle de l’INSEE (site de l’ancienne gare, Pl. du roi George), et des travaux dans l’ école, alors qu’elle est saturée (et le sera encore plus avec ce projet immobilier) et que les travaux d’accessibilité sont une obligation légale. Même l’aménagement de l’espace public autour du projet immobilier (place P de Vigneulles, place JP Jean…) n’est pas encore programmé par la municipalité. L’argument du manque d’argent n’est pas recevable, chacun peut constater combien cette municipalité sait éparpiller l’argent public au quotidien !
Aujourd’hui, nous demandons à la municipalité de revenir sur sa décision de vendre le bâtiment historique pour du logement. Il est nécessaire d’équilibrer l’opération immobilière, qui va impacter le quartier, par des projets bénéficiant aux habitants. C’est une mesure de compensation pour eux, et c’est aussi indispensable pour anticiper l’arrivée des nouveaux habitants dans le quartier, lesquels seront aussi consommateurs de services de proximité.
Présidente du groupe FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine