Conseil municipal du 25 avril 2019 : Budget complémentaire (délibération ici) – Intervention de Françoise GROLET
Appeler cela « budget complémentaire pour la transition écologique » fait son petit effet, à peine opportuniste… Je l’appellerai le « budget com’ du G7 à Metz » ! A ce conseil, pas moins de 10 délibérations « écolo » sur 33, 10 jours avant le début du G7 Environnement ! J’ai envie de vous poser une question. Si on avait reçu le G7 des ministres des affaires étrangères (qui se tiendra à Dinard), aurait-on eu un budget pour faire ENFIN de Metz la capitale des relations transfrontalières comme je le réclame ?
D’autant que vous annoncez que les excédents budgétaires seront désormais affectés à la transition énergétique. C’est donc seulement quand vous percevez des recettes supplémentaires que vous financez le développement durable ? Enfin, si c’est pour la bonne cause, ne boudons pas notre plaisir. Même si un certain nombre de dépenses sont impératives : la modernisation de l’éclairage par des leds, la dépollution d’un terrain, le remplacement de matériel thermique avec de l’électrique… Qui interroge de toute façon sur une autre forme de pollution : d’où vient l’énergie électrique en France ? Comment se recyclent les batteries ? Comment et où sont fabriqués les panneaux photovoltaïques ?
Un cadre de vie tourné vers la nature : 170 000 € pour l’équipement des berges durant l’été 2019, dans le cadre de la « préfiguration (mot à la mode) de la reconquête de la Moselle ». Il s’agit de financer une terrasse flottante sur le plan d’eau et une tyrolienne démontable, c’est très agréable mais peu durable comme projet. Quand on voit que les piétons faisant le tour du plan d’eau pour aller au bout de l’île du Saulcy longent l’autoroute A 31 quasiment sans protection, séparés du flot de poids lourds par un petit grillage. Il y a là quelque chose à faire pour la sécurité et l’agrément des touristes et des Messins.
Un budget utile, « Végétalisons Metz » : enfin !
Ce budget financera les projets de plantations dans les rues proposés par les habitants. Des petits gestes, qui ne masquent pas la régression de la nature à Metz depuis 2 mandats. Ne sachant comment l’enveloppe sera consommée, il est prévu le rattrapages des mauvaises orientations prises pendant 10 ans, avec des plantations d’arbres supplémentaires dans les quartiers. Metz, ville jardin, berceau de l’écologie urbaine, a t’elle progressé ou régressé en 10 ans de socialisme ?
Que de temps perdu ! Bérangère Thomas et moi même le demandons depuis longtemps, recevant en retour vos moqueries. Et maintenant, tout le monde peut lire le jugement implacable de l’élu de la majorité René Darbois (Vert) sur son collègue l’ex-premier adjoint de Dominique Gros, Richard Lioger (LREM) : « IL A SACCAGÉ 40 HECTARES » !…
Ce saccage, c’est votre bilan à tous : dans la majorité municipale comme à Metz Métropole, vous avez tous voté pour ! Cela laisse planer quelques doutes sur la sincérité des bonnes intentions édictées aujourd’hui. L’adjointe aux espaces verts Mme Agamennone (LREM) a aussi récemment souligné des erreurs : des places trop minérales comme le revêtement aveuglant Place de la République, créant un vrai îlot de chaleur. Et ne parlons pas du quartier de l’amphithéâtre dépourvu du moindre espace vert.
Le « Plan Ambition climat 2030 » présenté aujourd’hui révèle le même double langage.
Promouvoir les constructions HQE (Haute qualité environnementale) ? C’est seulement à la fin de votre second mandat qu’une charte environnementale est présentée aux promoteurs ? Après que Metz a été saturée de projets immobiliers, dont les performances environnementales sont déjà obsolètes… le dernier en date étant le futur siège de la Métropole.
Au niveau de la Métropole justement, les mêmes qui font profession de foi écologique font venir Amazon ou implantent des ZAC sur des terres fertiles comme à Metz-Grigy. Il faut conserver les terres agricoles pour les exploitants ruraux, c’est la priorité avant de nettoyer des terres macadamisées comme à Frescaty pour créer des « fermes urbaines ». Une politique d’apprentis sorciers !
La rénovation énergétique des logements sera notre priorité, avec un triple effet positif
Premier avantage : des économies d’énergie donc moins de pollution, deuxième avantage : un gain de pouvoir d’achat pour les foyers messins. La précarité énergétique commence quand on consacre plus de 10% de ses dépenses aux factures d’électricité, de gaz ou de fuel. Cela représente le montant énorme de 15% du budget pour les ménages les plus pauvres. Les travaux de rénovation aidés par l’argent public créent enfin des emplois (non délocalisables) confortant les petites et moyennes entreprises locales du bâtiment. Tout bénéfice pour notre société !