« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle »
Charles Péguy, extrait de Ève (1914)
Nos ancêtres mosellans et alsaciens enrôlés de force dans l’armée allemande attendent aussi notre commémoration. Ce serait une nouvelle mort pour eux si nous cachions honteusement le drapeau qu’ils n’ont pu arborer.
À titre de comparaison, le système « politico-médiatique » qui minore les cérémonies du centenaire de la victoire parle constamment de « défaite de 1940 » voire de « débâcle devant l’armée allemande » concernant la seconde guerre mondiale … Dans le même registre, lors du bicentenaire de la victoire d’Austerlitz, nos élites ont refusé toute forme de commémoration ou participation à des cérémonies officielles, en sachant qu’ils n’ont pas eu la même retenue pour envoyer le porte avion Charles De Gaulle, navire Amiral de la flotte française, à une reconstitution de la bataille de Trafalgar…
Le retour à la Mère Patrie de la Moselle et de l’Alsace
Le souvenir de la Grande Guerre est plus que vivace au sein de l’Alsace et de la Lorraine. Le traité de Versailles du 28 juin 1919 signe le retour dans le giron français de ces deux territoires qui nous avaient été arrachés au traité de Francfort de 1871 suite à la guerre Franco-Prussienne. Par la suite, les Mosellans vont illustrer leur attachement à la France à travers deux événements :
- L’édification du monument de Noisseville, inauguré en 1908.
Suite à l’annexion de la Moselle en 1871, Jean-Pierre Jean, membre du « Souvenir français », une association patriotique française, créée en 1887 en mémoire des soldats tombés pour la France, élabore un projet de monument commémoratif. Après de difficiles négociations avec les autorités allemandes, le monument sera inauguré le 8 octobre 1908. Ce même jour, près de 120 000 Français alors « annexés » affluent au pied du monument. C’est la première fois depuis 1870 que des drapeaux français flottent en Moselle devenue allemande.
- Les Messins défient l’occupant Nazi à travers la cérémonie de l’Assomption, le 15 août 1940, à Metz.
Un siècle plus tard, nous pouvons être fiers et émus de voir flotter le drapeau tricolore à Metz, à Strasbourg et partout en Alsace-Lorraine.
Cultiver et faire vivre la mémoire
Autrefois, il fallait braver l’interdit pour commémorer la mémoires de nos aïeux, notamment à travers l’exemple du 15 août 1940 place St Jacques à Metz. Citons aussi le cas des étudiants parisiens lors du 11 novembre 1940, qui au péril de leur vie, ont défilé sur les Champs-Élysées afin de rendre hommage aux soldats de la Grande Guerre.
Les gouvernements successifs et nos élites s’engouffrent dans un discours pseudo moralisateur, une dérive anti-nationale, d’abandon de nos racines, de notre patriotisme et de notre histoire. Celle-ci n’étant invoquée que pour pour justifier une « histoire mondiale de la France » et accélérer le processus de démantèlement de notre souveraineté à travers l’Europe de Bruxelles.