Le conseil municipal du 26 mai 2016 a débattu du soutien au site biculturel franco-allemand de Metz : cela représente un poste et demi d’assistant d’allemand aux écoles élémentaire Gaston Hoffmann et maternelle St Maximin, postes financés à 80% par Metz et 20% par la Moselle. Un « tout petit rapport » selon certains… pourtant, les enjeux sont très importants pour Metz !
Françoise Grolet a d’abord souligné combien l’excuse de l’attente des fonds européens est inacceptable, quand il s’agit de l’intérêt de la Ville et de la précarité du statut des assistants, reconduits d’année en année 1 mois avant la fin de l’année scolaire.
Faire miroiter les fonds européens à venir avec INTERREG V pour soutenir le dispositif TRILINGUA, semble méconnaître le principe de ces programmes : chaque projet est indépendant et ne peut être financé qu’une fois. Il ne peut en aucun cas être représenté avec les mêmes caractéristiques dans la nouvelle programmation INTERREG.
De deux choses l’une : soit on maquille TRILINGUA pour correspondre à cette exigence, tout en conservant un dispositif utile et efficace, soit on modifie ce dispositif. Il faut dans ce cas préciser dans quel sens et avec quels partenaires. Il est clair en tous cas que les programmes européens suscitent un effet d’aubaine, même pour la municipalité, composée de fervents croyants de la religion européiste !
Cela prouve aussi la lourdeur du financement européen et la dépendance de nos collectivités. Au lieu de laisser aux collectivités l’argent permettant d’aménager leur territoire selon leurs priorités, et développer le bilinguisme en est une pour Metz, l’Etat français préfère abonder le budget de l’UE pour se voir redistribuer une partie seulement (perte de 8 milliards d’€) par des subventions éparpillées, au travers d’un filtre technocratique très coûteux en frais de gestion. Tout ça pour 1 temps complet et demi.
Devant l’autosatisfaction de la municipalité, Françoise Grolet a rappelé qu’il y a eu l’an dernier une régression très nette du soutien au dispositif biculturel, qui comptait alors 2 postes !
Metz a donc renoncé, pour 11 186 €, à assurer un soutien suffisant pour ces écoles, alors que le Département se dégageait suite à la fin du programme européen. Et ces emplois sont dans une précarité totale, avec des contrats reconduits d’année en année, et au dernier moment.
Metz est wunderbar, c’est sûr… >Mais sa municipalité est elle sincèrement attachée à la relation franco-allemande ? Est-elle consciente de l’atout dont notre agglomération dispose, avec un cursus biculturel complet et varié de la maternelle au supérieur ?
Par ailleurs, nous souhaitons surtout que l’enseignement de la langue du voisin soit vraiment valorisé à Metz, que l’effort touche toutes les écoles et non seulement un site d’exception. C’est à ce prix que nous garderons, malgré la calamiteuse réforme Collège 2016, un enseignement de l’allemand à la hauteur de notre situation. Pour garder des classes LV1 ou bilangue au collège, il faut que l’enseignement ait été commencé dès le CP, c’est primordial avec la création d’un 4e cycle à cheval sur l’élémentaire et le collège.
Nous disons même que l’offre biculturelle dès l’école maternelle doit être développée à Metz. C’est un atout pour notre ville, et un avantage décisif pour l’avenir des jeunes Messins.
Au delà des belles paroles, la stratégie Allemagne de Metz reste à construire pour les citoyens !
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
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