Metz-Métropole a arrêté son Programme Local de l’Habitat (PLH) en 2011. Le Conseil communautaire du 26 juin 2017 a voté son actualisation.
Confortés par les études de l’agence d’urbanisme (AGURAM), nous alertons depuis longtemps :
=> Sur la vacance immobilière et la surproduction de logements neufs à Metz
=> Sur le mouvement démographique de fond : baisse de la population + départ des ménages qui vont s’installer en dehors de l’agglomération « où les prix sont plus abordables » (comme le dit le rapport en p6). J’ajoute que les impôts aussi sont plus abordables, je l’ai déjà dit : votre politique confiscatoire crée des exilés fiscaux !
=> Sur le fait que la pauvreté augmente chez nous : 16% des habitants de la Métropole sont sous le seuil de pauvreté, 55% sont éligibles à un logement social dont 28% très social.
Trois erreurs des dirigeants de Metz Métropole
- L’objectif du PLH depuis 2011 est de « produire au moins 1000 logements neufs par an ». On est monté jusqu’à 1955 en 2013, descendu à 735 en 2015 mais la construction repart à la hausse en 2017 avec 920 autorisations délivrées, dont 488 pour Metz, ce qui est un non-sens (actualisation de la fiche projet 2017 p 80).
Pourtant on lit quelques pages après que « la vacance est en hausse » : 9,9% à Metz Métropole (11 200 logements), dont 12,5% pour Metz ! - On peut encore s’interroger sur les choix politiques en lisant cet aveu : « la surproduction issue des programmes défiscalisés a renforcé cette vacance ». Est ce que ce n’est pas justement aux responsables politiques de freiner l’appétit des promoteurs pour privilégier l’intérêt général ? Et je n’ai pas le sentiment qu’aujourd’hui, on en ait vraiment fini avec ces déséquilibres, au contraire !
- Enfin, nous avons eu raison de critiquer votre politique des chantiers démesurés : on le constate en lisant « Marché du foncier : une offre principalement par les ZAC ». Le rapport est éloquent :« Metz Métropole n’a pas de véritable stratégie foncière, ce qui aboutit à une politique foncière au coup par coup de la part des opérateurs, générant une concurrence entre eux, débouchant sur une hausse continue des prix depuis les années 2000 » (p18 : hausse de 77% des prix pour l’immobilier collectif neuf 2000-2015).
Quelles sont nos propositions pour le nouveau Programme Local de l’Habitat ?
- Il faut prendre en compte la paupérisation de nos concitoyens. Dans notre agglomération, 23% des ménages subissent la précarité énergétique (+10% du revenu disponible est consacré aux dépenses de chauffage). Cela touche surtout les ménages les plus fragiles, jeunes et très âgés (+75 ans) : « 38% de ces ménages sont en situation de vulnérabilité énergétique ». Comment pouvez vous continuer les gaspillages que nous observons dans des directions futiles, quand on sait que nos aînés n’ont pas les moyens de se chauffer !
- Nous demandons que soient intensifiées les actions de réhabilitation des logements anciens (Programme d’intérêt général Habitat dégradé, aides aux économies d’énergie avec l’ANAH, accompagnement des copropriétés en faillite qui ne cessent d’augmenter).
Notre conviction est la suivante : à la place du bétonnage des grandes zones, il faut initier une politique de rénovation très ambitieuse des logements et du patrimoine existant. Cela permettra de privilégier les petites entreprises locales, donc conserver en local le chiffre d’affaires et de créer des emplois au lieu d’importer des travailleurs détachés. Nous savons les difficultés des professionnels du BTP pour accéder aux grands chantiers, et les difficultés des propriétaires à financer la rénovation de leur bien pour le vendre ou le louer. - Il faut corriger le déséquilibre du parc social puisque 90% des logements sociaux restent concentrés sur 3 communes. Arrêtons les constructions nouvelles à Metz, Montigny et Woippy, et laissons les autres communes développer leurs programmes de logement social « à taille humaine » sous leur contrôle.
Pour conclure, comment ne pas s’étonner devant le satisfecit concernant l’Offre diversifiée en faveur des publics défavorisés (p29) : « Une offre d’hébergement social et d’urgence satisfaisante en nombre et diversifiée en matière de localisation et de projets sociaux » !!!
C’est bien moi, élue FN, qui demande si vous avez constaté l’entassement de populations dans des conditions sordides avenue de Blida ! Nous disons que c’est à nos frontières qu’il faut contrôler ceux qui rentrent chez nous, pour ne pas donner de faux espoirs à des gens qui n’obtiendront jamais l’asile politique et submergent nos capacités d’accueil, pendant que les vrais réfugiés politiques ne sont pas accueillis comme ils devraient.
Encore un gouffre financier en perspective avec le projet (fiche 13) d’ « accompagner la sédentarisation des gens du voyage » par une MOUS (Maîtrise d’Oeuvre Urbaine et Sociale) pour des terrains familiaux. À Metz, le programme «d’accompagnement des familles du bidonville Louis le Débonnaire » coûte 150 000 € pour une quinzaine de familles, et ce site est dans un état déplorable et répulsif pour les riverains. Quelle projection budgétaire pour Metz Métropole ?
La priorité des priorités, la voici : rien qu’à Metz (chiffres du CCAS), 1141 seniors (sur)vivent au minimum vieillesse, dont une dizaine sont des SDF. L’urgence, la justice, c’est de s’occuper d’eux !
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
Conseiller régional Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine