Conseil municipal du 28 mars 2019 – mise à disposition par bail emphytéotique des immeubles 1,2,3 place de la Comédie à Metz : 26 intervenants !
Bérangère THOMAS souligne les irrégularités et le manque de transparence de la décision
Lorsque Bérangère Thomas avait été rapporteur de la commission d’examen des procédures de cession, le principe des cessions avait été étudiée à fond. Pas d’irrégularité dans la procédure d’appel à projet. En revanche AVANT ce n’est pas la même chose. La Foncière Heintz, relation d’affaires du maire (qui l’avait d’abord nié), était en pourparlers avec Metz Métropole Développement (satellite dirigé par… le maire de Metz) bien avant que les élus découvrent cette volonté de cession dans la presse ! Le maire a dû reculer devant l’opposition à la vente des immeubles, et proposé un bail emphytéotique. Des deux candidats, un seul, la Foncière Heintz, est resté en lice pour la suite des négociations. Se pose une question essentielle : POURQUOI NE PAS AVOIR FAIT UN NOUVEL APPEL À PROJET SUR CETTE NOUVELLE BASE ?
Entorses à la démocratie par un maire pressé d’aboutir
« Aucun vote négatif à la commission Cession du Patrimoine » se vante la majorité ? Il faut dire que les élus ont été convoqués la veille à 23h31, privant la commission d’une seule voix ouvertement contestataire, celle de Bérangère Thomas ! Contrairement aux usages, les élus avaient simplement été informés d’une réunion éventuelle, un mois avant, par un simple message « save the date » sans ordre du jour ni horaire. Aurait-on voulu les dissuader ? Sachant que – encore une entorse au fonctionnement habituel – lors de la commission précédente, c’est le maire en personne qui est venu défendre son projet et son ami : « il faut être humain, il va faire un effort d’investissement… »
L’offre finale répond point par point aux besoins de la Foncière Heintz. En revanche, le restaurant El Theatris présent au rez-de-chaussée et ses 25 emplois encourent de graves difficultés. Survivront-ils au temps des travaux ? Quelle hypocrisie d’arguer des emplois créés si on en détruit !
Notre proposition : un Centre d’Interprétation du Patrimoine pour valoriser Metz
Proposition : l’argument employé pour céder ce patrimoine est celui de sa valorisation (par ceux qui l’ont laissé tomber). Il s’agit tout de même d’un bien historique ayant vu le jeune marquis de Lafayette s’arrêter en 1775 avant de partir pour la guerre de libération des Etats Unis ! Bérangère THOMAS a proposé de garder ce site exceptionnel ouvert à tous. On peut y installer un Centre d’Interprétation du Patrimoine axé sur l’architecture et l’urbanisme, disciplines où Metz brille particulièrement comme Ville d’Art et d’Histoire. Appuyons l’attractivité de la ville par ce centre qui trouverait toute sa place dans la ville. Et foin de l’extrême bêtise, puisque M Lekadir accuse tous les intervenants d’être d’extrême droite !
Intervention de Françoise Grolet : on ne peut pas morceler le patrimoine messin !
La place de la Comédie, c’est peut-être l’endroit le plus charmant de Metz, et Dieu sait qu’il n’en manque pas. On ne peut pas le céder (vous avez dû reculer la dessus), on ne peut même pas morceler cet espace privilégié. C’est le patrimoine remarquable des Messins !
On ne peut pas engager la ville dans un bail de 75 ans, avec les aléas d’un partenariat commercial, et dans une modification substantielle de la destination de ce lieu. Surtout pas juste avant les élections municipales et l’alternance… ça ne se fait pas !
Il n’y a pas que l’opposition à Dominique Gros qui désapprouve, il y a aussi une foule de Messins.
Je suis persuadée d’une chose, et je le dis avec gravité : il n’y a pas que l’opposition à Dominique Gros qui désapprouve cette politique. Il n’y a pas que les conseillers municipaux qui ont été élus sur les listes Zimmermann et GROLET, plus l’inclassable M. Casin. Il y a une foule de Messins.
Et depuis quelques temps, depuis le virage En Marche de certains – dont vous M le Maire qui avez voté Macron dès le premier tour – la situation a changé entre les élus de la liste Gros. Preuve que certains n’étaient pas très à l’aise avec une vision de la ville non-durable. Avec un urbanisme mis en coupes réglées à Metz avec « 40 hectares sabotés » (sic de l’adjoint Darbois sur l’adjoint Lioger)… Ce que certains ont résumé par « l’urbanisme des copains » ! Il est temps d’arrêter là.
Quelque soit l’avenir que l’on veut donner à ce bâtiment place de la Comédie- et nous disons qu’il peut rester ouvert à tous – il est urgent de surseoir à cette décision, qui sera une tache sur votre fin de mandat