Conseil municipal du 28 février 2019 – Création du Conseil messin des Jeunes – Intervention de Françoise GROLET
Il nous manquait cela, l’écriture inclusive dans les délibérations municipales. Aussi imprononçable que Génération.s. Heureusement encore qu’on échappe au Conseil des jeunes messin.e.s !
Un Conseil des Jeunes, pour combattre l’abstentionnisme en politique ?
Oui, les jeunes sont, comme toute notre société, touchés par le désintérêt voire la défiance envers la vie politique et citoyenne. Aussi, tout ce qui peut inciter à l’engagement personnel, à l’éveil de la citoyenneté, à l’enrichissement de la vie de la cité, est bon à mettre en place : à certaines conditions. D’abord, le coût de cette structure. Le Conseil municipal des enfants est initié tous les deux ans au niveau des écoles élémentaires, les professeurs . Mais là, allez-vous doubler le service dédié, puisque les ambitions sont plus importantes (groupes de travail élargis) ?
Je veux surtout souligner l’impératif de neutralité. S’adresser à des jeunes de 16 à 25 ans suscite un risque de politisation important. De quoi va t’on parler et avec quels encadrants, quels vont être les thèmes de réflexion choisis ?
Le maire de Metz, un expert de la mise en scène politicienne
Les jeunes, je leur fais confiance, sont soucieux de conquérir leur indépendance et se méfient des tentatives de récupération des adultes. Mais cette influence peut être insidieuse et répétitive. Je parle en connaissance de cause, Monsieur le Maire ! Plus d’une fois j’ai remarqué que, lors de cérémonies officielles où sont invités les membres du Conseil municipal des enfants, les paroles que vous leur adressez peuvent être porteuses de messages politiques.
J’en ai même été victime, lors de cette cérémonie des vœux de 2017 où, contre tous les usages, vous m’avez très violemment prise à partie sur un sujet de controverse politique (l’insécurité dans les transports publics). Devant vous, se tenaient les gamins du Conseil municipal des enfants, dont mon fils de 9 ans. Il a entendu accuser sa mère des pires choses devant 700 invités. Les enfants vivent au quotidien ces phénomènes de harcèlement, de violence verbale, et ce cas précis, nous ne l’oublierons pas…
Quand en septembre 2017, le tribunal m’a relaxée de votre plainte pour « fake news », vous n’étiez pas là pour l’entendre, puisque vous vous étiez désisté la veille du procès, sachant que vous alliez perdre… Mon fils n’était pas là bien sûr. En rentrant, je l’ai réveillé – il y tenait – pour lui dire que le juge m’avait donné raison.
J’étais heureuse que mon fils veuille, en toute liberté, postuler au Conseil municipal des enfants, parce que je crois à la valeur de l’engagement personnel. Je n’imaginais pas que cela tournerait en manipulation des jeunes esprits si choquante pour lui.
Vous comprendrez donc, Monsieur le Maire, pourquoi je regarde vos initiatives avec une certaine réserve !