Conseil municipal de Metz du jeudi 6 juillet 2017 : Intervention de Thierry Gourlot
Dénomination d’espace public : création d’une Place de la Laïcité
Monsieur le Maire, chers collègues,
La laïcité en France se respire comme l’air tant elle est devenue une partie de notre ADN, a t’elle besoin d’une place ? Et si oui, elle mériterait mieux qu’une placette, un pauvre arbre ou les chiens viennent faire pipi à son pied. Quelle image !
Si place il y a, il faudrait célébrer une vraie laïcité, à savoir, la séparation des sphères spirituelles et temporelles et non d’un fondamentalisme athée déguisé ou d’un militantisme anti-chrétien comme c’est trop souvent le cas et ci-devant, à Metz.
Le discours laïc chez certains et devenu un discours religieux, la laïcité étant devenue une religion à part entière. A l’instar des ultras de la laïcité, comme la Libre Pensée, qui n’autorise paradoxalement que la sienne, et les loges les plus sectaires du Grand Orient de France qui bouffent encore du curé aux agapes, alors qu’il n’y a plus de curés. Ils ne risquent pas de grossir, c’est déjà ça.
On est bien loin des idées de Briand en 1905 qui cherchait à rendre à l’Etat, son rôle de garant de la liberté de conscience et à donner à l’Eglise, les possibilités d’organiser son culte en toute liberté et comme elle l’entend.
Dans cette affaire, j’ai l’impression que l’on cède à des fanatiques de la laïcité, mais revenons à la genèse de cette affaire si je peux prendre une référence biblique. Le 1 avril 2015, l’arbre de la laïcité était planté au Plan d’Eau, en présence de Couleurs Gaies, des Profanes et du Cercle Jean Macé.
Sur Couleurs Gaies je m’interroge à son sujet sur la « privatisation » de la rue des Parmentiers où pavoisent des drapeaux « rainbow flag » et je me pose des questions, mais ceci est un autre sujet.
L’arbre a été vandalisé, hélas, ensuite il y a eu cette histoire d’arbre de la rue de la Chèvre en 2016, le même jour que la procession de l’Assomption, le 15 août, place St-Jacques, puis maintenant, on cède, pourquoi pas, mais M. le maire, vous qui n’aimez pas que l’on vous torde le bras, j’ai l’impression que vous vous l’êtes bien fait tordre.
En plus de ses partisans de la laïcité, nous avons parmi eux, des partisans de la religion du Jedi, et même si c’est de la dérision, ils en demandent la reconnaissance au Conseil Régional et autres…ou est la logique dans tout cela, je ne sais pas, bonjour la schizophrénie chez certaines personnes.
Donc, laïcs nous sommes, car la laïcité permet la liberté de croire ou de ne pas croire. Elle permet la sociabilité entre les Français et ceux qui vivent dans notre pays. Encore une fois, la laïcité est devenue chez nous aussi naturelle que l’air que la respiration.
J’ajoute pour les sectaires de la Libre Pensée, que la laïcité trouve sa source dans les Evangiles et dans les paroles de Jésus, qui « rend à César ce qui est à César et a Dieu
ce qui est a Dieu ».
La laïcité est donc fille de l’Evangile si j’ose dire. Elle ne pose guère de problèmes aux chrétiens, aux juifs, aux bouddhistes et aux libres penseurs.
Elle en pose un peu, parfois beaucoup, et ce n’est pas être polémique de le dire, à nos frères en humanité que sont les musulmans, certains musulmans encore une fois et sans polémiquer, je veux citer feu le Roi du Maroc, Hassan II , Commandeur des Croyants qui déclarait : « le droit musulman nous colle à la peau, qu’on le veuille ou non, tant sur le plan du droit public que sur le plan du droit privé, quand on se dit laïque, on n’est plus musulman ».
Moi j’aspire à un retour du Mutazélisme et à un aggiornamento du coté de l’Islam.
Alors, pour conclure, la laïcité, oui, mais pas qu’on nous torde le bras, elle mérite sans doute mieux qu’une placette, et aussi puisque nous sommes en terre concordataire, une Place du Concordat, cela ne serait pas mal non plus pour le symbole.
Je vous remercie.
Thierry Gourlot
Conseiller municipal de Metz
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