Conseil de Metz Métropole du 26 mars 2018 : Budget 2018 – Intervention de Françoise Grolet
Quelle formule pour attirer de nouveaux habitants ?
Vous avez peut être comme moi vu passer, sur les réseaux sociaux, un document sur le budget de la ville de Marly :
« Des taux d’imposition qui ont baissé depuis 2008 !
« Une politique dynamique de désendettement !
« On continue à investir, on gagne de la population !
Oui, voilà la formule magique, alors Monsieur le Président, je vous donne une idée : et si on confiait au maire de Marly les finances de Metz Métropole ?! Mais hélas, c’est le budget réalisé par celui-ci en tant que vice-président de la Métropole que l’on doit voter ici…
Metz Métropole : endettement multiplié par deux en 2018
Je me pencherai d’abord sur les recettes, qui normalement déterminent les dépenses – et non l’inverse.
Par rapport aux documents budgétaires des années précédentes, je constate déjà qu’il manque le graphique présentant la répartition des recettes.
Cela aurait rendu très visible le fait que la dette remonte en flèche. Elle augmente de 12 millions € à 23 millions €, soit un bond de 6% à 12 % des recettes !
Et pourquoi cet alourdissement de la dette ? Pour payer le très cher siège de Metz Métropole. Oui, c’est un premier investissement révélateur pour la nouvelle Métropole !
On doit voter aujourd’hui l’autorisation de signer une autorisation d’emprunter 27 millions € pour le Siège : nous ne le voterons pas.
Des dotations en hausse, pour quoi faire ?
Un graphique aurait permis aussi de constater que les dotations de l’Etat augmentent de 19 % : + 7 Millions supplémentaires.
C’est surtout l’effet Métropole qui permet d’enrayer la baisse des dotations depuis plusieurs années.
Cela soulève d’autres questions : est ce une ressource stable ? Non. On sait quel crédit apporter aux promesses gouvernementales.
Ce bonus va t’il servir à augmenter notre attractivité, et s’accompagner d’économies d’échelle, la mutualisation promise ?
OU à payer les frais financiers des emprunts pour le nouveau siège ?
Et à « boucher les trous » des charges de fonctionnement supplémentaires
Comme les 25 créations de postes et les dépenses d’ingénierie annoncées au DOB pour un total de + 900 000€ en 2018 !
Comme le budget du Cabinet du Président qui est passé de 219 000 € en 2016 à 318 000 € en 2017 et 345 000 € en 2018 !
Comme les frais de réception qui font l’objet d’un nouveau marché multiplié par 3,5 !
Dernier constat : des recettes fiscales en augmentation de 3,09 %
Avec un graphique, on aurait pu clairement constater que le contribuable n’a jamais aussi bien porté son nom… puisqu’il est toujours plus lourdement mis à contribution, que ce soit les ménages (40,1 Millions € => 41,5 Millions €) ou les entreprises (40,1 Millions € => 41 Millions €). Les taux n’augmentent pas, mais la ponction oui : + 3,09% !
Je souligne qu’il y a tout de même un taux qui augmente, de par une décision prise antérieurement, c’est la TASCOM (taxe sur les surfaces commerciales) qui passe de 1,10% à 1,15%.
Et n’oublions pas le nouvel impôt inondation (GEMAPI), 1,143 million € de prélèvement supplémentaire sur tous les contribuables !
Au final, quel message veut on faire passer à ceux qui habitent, ceux qui travaillent dans notre métropole, et ceux qui voudraient venir ?
Ramassage des ordures ménagères : il est urgent de régler les problèmes accumulés à Metz
Alors, on peut bien entendu se féliciter de la baisse de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), c’est un bon signal, qui ne doit pas être survendu après les augmentations passées. Je rappelle que les recettes inscrites passent de 31,513 Millions € à 31, 260 Millions €. En 2016, c’était 31,050 Millions € en 2016… e en 2015, 30,290 Millions € !
Il s’agit maintenant, avec les millions d’excédent de cette taxe additionnés les années précédentes, de régler les problèmes qui se sont accumulés à Metz. Le maire de Metz vient de se féliciter d’avoir vu passer un programme d’enfouissement des points de collecte… Mais comment faire confiance à un « volontarisme » aussi déficient, et à une prise de conscience aussi tardive : « l’angoisse de la population était forte, je reconnais qu’il y a eu des risques » a t’il avoué !
Je souligne deux urgences pour la sécurité et le cadre de vie de nos concitoyens :
- augmenter la fréquence des ramassages : les conteneurs qui débordent, ça suffit
- enterrer les points de collecte : les déchetteries à ciel ouvert, ça suffit.
L’autre priorité, dans le cadre de nos compétences, doit être d’engager une grande politique d’aide à la rénovation des logements vacants, comme je l’ai déjà évoqué.
C’est notre souhait pour cette nouvelle année budgétaire : que les politiques métropolitaines soient plus attentives aux besoins essentiels des habitants,
et que la métropole soit gérée avec le même bon sens que la plupart des communes qui la composent.
Présidente du groupe FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine