Intervention de Françoise Grolet lors du Conseil métropolitain du 20 février – Débat d’orientations budgétaires 2018 de Metz Métropole
LA MÉTROPOLE, un accélérateur de complexité
Avec le transfert de compétences des communes à la métropole, nous entrons dans une période de grand flou budgétaire, puisqu’il devient impossible d’appréhender l’évolution budgétaire d’une année sur l’autre. Cf les calculs d’apothicaire que doit opérer la CLECT sur les factures réciproques entre les communes et la métropole. La métropolisation, un accélérateur de complexité, sur le plan financier mais aussi par l’éloignement du quotidien de nos concitoyens : après les poubelles, la voirie !
L’argument de l’amélioration des dotations est si peu convaincant qu’on en est arrivés à mutualiser 4 agents « chargés de la recherche de partenariats financiers publics ». Quel révélateur de l’échec de vos gouvernements successifs qui nous ont vendu la « décentralisation ». En réalité, l’Etat a décentralisé ses charges mais pas ses recettes, alourdi le millefeuille territorial sans jamais faire de choix, et au final nous devons dédier des agents à la recherche d’argent frais !
FISCALITÉ, la double ou triple peine pour les contribuables
L’évolution du budget souligne une augmentation de l’épargne nette. Indéniablement, les effets des efforts d’économies se font sentir. Mais plus encore, les effets des augmentations d’impôts successives.
On a entendu ici le 2nd Vice-Président M. Grosdidier dire qu’on n’avait « pas le choix d’augmenter les impôts, même si nos concitoyens en ont ras le bol, sinon c’est la baisse des services publics ou l’augmentation des tarifs ».
Pourtant, nos concitoyens bien subi la double ou triple peine, puisque :
- Les tarifs ont augmenté (comme le prix des transports, encore certains tarifs l’été dernier),
- Les services publics ne sont pas si bien rendus (demandez dans beaucoup de quartiers de Metz s’ils sont satisfaits du ramassage des ordures – demandez aux agents des TAMM comment ils ont vécu la pression sur les cadences)
- Et bien sûr, le fardeau fiscal s’est alourdi : sur les ménages + 6 millions en 2016 (+ 10% Taxe d’Habitation, + 91% Taxe Foncier Bâti) et sur les entreprises + 700 000 € en 2017 (+ 0,61 points CFE) + 0,5 points de TASCOM , + la hausse du versement transport… au total, 16 millions d’impôts en plus ces dernières années !
Pour 2018, rien de bon à attendre :
- la nouvelle taxe inondation GEMAPI, 1,143 millions € de + pour les foyers et entreprises
- la revalorisation de 1,1% des bases par la loi de finances => la ponction fiscale s’alourdit pour les foyers : + 1,3 million € (40 113 000 € à 41 452 000 €), celle des entreprises s’alourdit de + 856 000 € (40 136 000 à 41 001 000 €), elles vont aussi payer 400 000 € de + en versement transport (44,4 millions €) et la TASCOM augmente encore de 0,5 points. De droite comme de gauche, ce sont les mêmes serial-taxeurs !
Une nouvelle envolée de la DETTE
J’arrive à la page – je trouve la périphrase jolie – du « besoin de financement » – autrement dit, de l’emprunt. Finalement, c’est révélateur d’une propension à vouloir vivre au dessus de ses moyens, quitte à adapter toujours les recettes aux dépenses et non l’inverse, comme dans la vraie vie ! Après avoir emprunté pour l’envolée financière du Mettis, pour le Palais des Congrès, le rapport se réjouit d’une dette « en quasi stabilité », mais cela correspond à l’achèvement opérationnel de projets, à l’aggravation des impôts.
Peut on vraiment se permettre cette rechute, alors qu’on retrouve la même intox que l’an dernier dans le rapport : « la dette par habitant s’élève à 313 € contre 365 € pour les autres communautés d’agglomération ».
- Abracadabra, tournez la page, ajoutez la dette des budgets annexes transport + archéologie préventive. 71 millions € + 112 millions € + 3 millions € = 187 millions € : l’endettement double ou triple à 831 € par habitant !
- Et j’ai comme l’impression qu’au DOB 2019 on ne trouvera plus la phrase magique sur le faible endettement par habitant, car si on ajoute le nouveau siège, les 25 millions d’emprunt 2018, on passe de 313 € à 412 € par habitant !
En conclusion, nous souhaitons pour notre collectivité un retour au bon sens.
Nous restons persuadés que la fuite en avant n’est pas une solution durable. Il est indispensable de recentrer notre action sur l’essentiel, en bannissant les opérations gadget, sans suite ou sans suivi, ou hors compétence, j’en vois passer à chaque commission des finances.
Présidente du groupe FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine