Rapport 2018 sur l’égalité Homme / Femme de la Ville de Metz – Intervention de Françoise GROLET au Conseil municipal du 29 novembre 2018
Dans ce rapport, il ne faudrait pas que l’immportance du sujet soit masquée par des actions un peu « gadget », comme l’engagement de la Ville de Metz à publier désormais ses offres d’emploi en écriture inclusive. C’est ainsi que sur le site de la Ville on voit trouve des offres de recrutement d' »officière d’Etat Civil » ou d' »agente d’encadrement » ! Les avocats du barreau de Metz sont venus tout à l’heure manifester leur inquiétude sur la pérennité de la Cour d’Appel de Metz, alors dites-moi : en les saluant, avez-vous dit « Bonjour Maîtresse » aux avocates ?
Il est temps d’agir sur la féminisation du temps partiel subi
80 % des contrats à temps partiel sont des femmes : agents d’encadrement des enfants à la cantine, entretien des locaux… Pour les fonctionnaires : 241/853 femmes ont un temps partiel, 116/881 hommes. Vous envisagez une étude spécifique en 2019. Enfin ! Il est bien tard, nous l’avons déjà souligné maintes fois : les femmes sont les premières victimes de la précarité, le temps partiel subi en est un des facteurs. Surtout si on considère qu’à Metz, il y a 20 % de familles monoparentales, cinq fois plus de femmes sont chef de famille monoparentales !
Il est indispensable que la Ville aménage ces postes, soit pour parvenir à un temps complet, soit en les revalorisant, pour permettre d’avoir un revenu digne. Cela permettra de recruter plus facilement et de garder les personnes en poste, dans leur intérêt et celui des enfants messins.
La précarité des femmes à Metz : les emplois non-titulaires sont à 80% féminins
Ce volontarisme est d’autant plus important que s’ajoute un autre facteur d’instabilité : les emplois dits précaires (non fonctionnaires) à temps non complet et à durée déterminée sont majoritairement féminins également. : 79,85 % de femmes dans les postes non permanents d’agents non titulaires !
Je ne suis pas pour la guerre des sexes, mais je note sur le sujet « Rémunération et carrière » : 27 % de femmes parmi les 100 plus hautes rémunérations ! Sachant que j’estime que les inégalités ne sont pas tant entre hommes et femmes, qu’entre les femmes et les mères, c’est le problème des inégalités dues aux coupures liées à la vie de famille. Il faut donc avoir une politique familiale. Dans le chapitre « Dialogue social », je note avec intérêt la représentativité des femmes au comité technique et au CHSCT.
Plutôt que d’amuser la galerie avec un autre gadget : le « traitement des problématiques de genre par les professionnels de la petite enfance » (Pour qu’ils proposent aux petits garçons les déguisement de fées à égalité avec ceux de superman ?) je vais parler d’un problème que vous n’aimez pas aborder.
Alerte sur la situation préoccupante des jeunes filles dans les quartiers difficiles.
Ce thème est absent du rapport, et pourtant j’ai déjà souligné cette situation inquiétante. Nous avons été alertés par les professionnels du secteur social sur la progression de la déscolarisation à Metz. C’est autant de jeunes filles soustraites par leurs familles à l’éducation à la française, et qui sont empêchées de trouver un autre modèle social, le nôtre ! Même si cela heurte vos présupposés, la progression du communautarisme est une réalité. Il ne sert à rien de faire des rapports sur l’égalité homme/femme si on ferme les yeux sur cette grave évolution dans les quartiers de Metz.
Par ailleurs, trop souvent on constate une image dégradante de la femme qui est véhiculée, parfois même dans des oeuvres et spectacles proposés aux élèves. C’est d’autant plus incohérent que pendant ce temps, les enseignants travaillent continuellement avec leurs élèves sur thème du respect de l’autre. Il y a des progrès à faire !
Élue FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine