Conseil municipal du 4 février 2021 : intervention de Françoise GROLET sur le Budget primitif 2021 de la Ville de Metz
Monsieur le Maire, Cette année 2021 commence décidément comme aucune autre. À Metz on a deux budgets primitifs pour le prix d’un seul !
Un budget virtuel et médiatique, et un budget sonnant et trébuchant !
La vision de gauche : déni de l’insécurité et recours à l’endettement
Pour le budget virtuel, il est somme toute très représentatif de la gauche messine qu’on a connue pendant 12 ans dans le déni de l’insécurité. Pour eux, les policiers et les caméras ne servent à rien. Pourtant à Metz, tous les jours ou presque, des victimes auraient tellement aimé qu’un policier se trouve à proximité ou qu’une caméra permette de retrouver leurs agresseurs. Et surtout il est clair que cette présence dans nos rues et nos quartiers est un facteur de tranquillité et de dissuasion, essentiel en matière de prévention. « L’urgence sociale » invoquée, c’est aussi la sécurité et la tranquillité des Messins !Ce budget virtuel se pare d’effets faciles : Taxer UEM (déjà +8% !) ? c’est nos factures d’électricité, « subventionner le commerce local » ? mais le commerce demande surtout qu’on laisse les clients venir à lui, alourdir la dette, parce que l’argent n’est pas cher…?!
Passons au budget réel, celui qui va influer sur la vie des Messins pour le meilleur ou pour le pire.
Ce qui est clair, c’est que si 2021 s’annonce compliquée, certaines difficultés économiques ne se déploieront qu’après, à la fin des aides et à l’échéance de remboursement des prêts. C’est là que les réserves seront asséchées et que l’emploi va se dégrader. On n’a pas l’impression jusqu’à maintenant qu’il y ait une réelle prise de conscience qu’on ne peut plus dépenser comme avant.
Le premier objectif d’un élu responsable doit être d’orienter l’action et la dépense publique de la manière la plus efficace, de chasser les gaspillages, et de s’interdire le saupoudrage.
Je rêve d’un document budgétaire complet qui liste les projets et les dispositifs avec leurs incidences budgétaires détaillées, cela nous aurait permis par exemple de savoir à l’avance que les fameuses terrasses flottantes sur les berges de la Moselle coûteraient 332 000 € pour 2 mois 1/2 de location, information obtenue en mai 2020 à force de questions ! Aujourd’hui encore, un élu d’opposition se sent souvent mis devant le fait accompli et privé d’un débat constructif où l’on puisse apporter d’autres éclairages.
Nous faisons la différence entre économies et austérité
Alors, si le budget virtuel de la gauche fait des impasses, le vôtre ne dit pas tout non plus. Notamment concernant votre plan d’économies. Vous avez dit dans La Semaine « Je l’annoncerai le moment venu pour éviter de créer un vent de panique tout de suite ». Autrement dit, vous avez été élu sur un programme virtuel, et le temps de la vérité est pour après, c’est à dire trop tard ! Inquiétude concernant le personnel, plus d’un million € supprimés : – 600 000 € de « marge de personnel jamais consommée », et qu’en est-il de la suppression de 500 000 € en « optimisant la masse salariale par non remplacements de départs à la retraite et d’agents en mobilité externe » ?
Continuité budgétaire gauche / droite
Le budget virtuel de gauche consiste en mesures symboliques sans revoir en profondeur la façon de dépenser. C’est naturel de ne pas brûler ce qu’on a adoré. Mais on ne constate pas non plus de révolution dans votre budget, plutôt une continuité, et ce n’est pas rassurant. Je vais en donner trois exemples.
- Continuité dans l’urbanisme : cessez le bétonnage !
- « Urbanisation de la zone Cassin II », donc bétonner Metz Nord qui a besoin de respirer ?
- Cession de terrain rue aux Arènes : un terrain si nécessaire pour reverdir l’espace entre la maison de l’Enfance et le siège de Metz Métropole ! Que vaut votre promesse de « stopper l’hyperdensification avec trop peu de verdure comme par exemple l’Amphithéâtre » (sic) ?
- Une étude « Metz Urban Mobility 2030 » à 500 000 € (+ 100 000 € Ville de Metz) pour « faire de ce secteur une vitrine de la smart city » (en franglais dans le texte). L’objectif : « faciliter la compréhension du quartier par les usagers » car les aménagements urbains sont parfois compliqués à pratiquer. Bref, on construit puis on réfléchit !
2. Continuité en matière commerciale : arrêtez de taxer les entreprises et les automobilistes
Metz la commerçante souffre et malheureusement pr reprendre vos propos, vous n’avez pas de solution. On reconduit subvention Fédé des commerçants et c’est tout. Nous avons proposé d’engager deux managers du commerce expérimentés, vous m’avez répondu que vous feriez le job, mais on ne peut pas être partout !
Votre première décision budgétaire en août dernier a été l’augmentation de la taxe sur les enseignes, c’est 2,5% de plus pris dans la poche des entreprises messines. Vous aviez dit que vous n’augmenteriez pas les impôts, vous n’aviez pas précisé « mais les taxes, oui ».
Le stationnement, facteur d’attractivité : l’inaction et les demi mesures sont dramatiques ! On pourrait lancer un Avis de recherche sur l’opposition de naguère qui n’avait pas de mots assez durs contre les augmentations tarifaires. Vous reconduisez les tarifs des socialistes parking Coislin et vous prévoyez des recettes en hausse + 3,1%… Nous proposons une politique lisible et attractive : 2h de gratuité partout avec des zones bleues où nécessaire, et de nouveaux parkings.
3. Continuité dans l’écologie virtuelle : le localisme est une urgence !
Le budget virtuel de la gauche le considère comme une urgence, alors qu’ils ont soutenu le bétonnage de Metz et la suppression de postes du pôle. Et là votre budget réel ne l’est pas vraiment…« Des moyens supplémentaires sont dévolus en matière d’espaces verts ». En effet, le Budget de ce pôle semble augmenter : 1,4 M en 2020, 1,7 M en 2021. MAIS je rappelle qu’il y avait en plus un budget participatif de 500 000 / an dédié aux projets environnementaux et au cadre de vie. Le budget réel, c’est – 260 000 € : un beau spectacle d’illusionniste !
Des travaux sont prévus aux Récollets pour accueillir des associations et le service Développement Durable de Metz Métropole. Pourtant la Maison de la Métropole devait héberger tous les services, même si je les comprends de préférer les Récollets ! Une meilleure gestion budgétaire nous aurait permis d’accélérer le développement des circuits courts dans la restauration scolaire. Il s’agit de conforter nos producteurs locaux, au profit de tous les Messins. Le localisme, c’est notre priorité !
Je laisse maintenant mes collègues prendre la parole : Grégoire Laloux sur l’aggravation de l’endettement et la fermeté indispensable pour rétablir la sécurité, et Marie-Claude Voinçon sur la nécessité d’une gestion saine pour soulager nos entreprises.
Françoise GROLET, élue du groupe Rassemblement National à la Région Grand Est, Conseillère municipale de Metz