Intervention de Marie-Claude VOINCON au Conseil municipal du 3 décembre 2020
Les adultes relais comme pour les contrats aidés, le gouvernement Macron les avait jugés en 2017 couteux et inefficaces.
Pourtant la médiation sociale occupe aujourd’hui une place de plus en plus importante dans les territoires pour la régulation de rapports sociaux au sein d’une société de plus en plus complexe. Les adultes-relais participent à cette démarche qui consiste à favoriser les passerelles entre des mondes différents qui ne se côtoient pas ou plus, qui ne se comprennent pas ou plus…
Le problème du financement du « reste à charge » pour les employeurs constitue la principale difficulté du dispositif dans un contexte financier actuellement difficile.
En effet, le montant de l’aide de l’État ne suffit pas à financer entièrement le coût d’un poste d’adulte-relais, entendu au sens large ; c’est-à-dire au-delà du salaire et des charges, en tenant également compte du coût de la formation, de l’encadrement et d’autres frais annexes.
Ces actions de formation pour les adultes-relais est une obligation et une nécessité, il faut garantir un vrai parcours de formation afin que les adultes relais soient efficaces dans leur poste. Elle est essentielle à la réussite du dispositif, à la bonne réalisation des missions par l’adulte-relais mais également pour sa sortie positive du dispositif au terme des 3 ans.
Il faut également prévenir toute forme de précarisation de ces postes. Les trois années du contrat d’adulte-relais doit constituer l’opportunité de développer de nouvelles compétences transférables à d’autres métiers ou dans d’autres structures. C’est le devoir de la municipalité.
Il ne faut pas que la Ville de Metz considère ce dispositif comme un effet d’aubaine pour combler momentanément des manques dans l’action sociale des quartiers, où le besoin de présence humaine est très important.
C’est classique, selon un rapport du Sénat, l’objectif de cohésion sociale peut être considéré comme globalement atteint cependant il apparaît que la formation n’est pas toujours assurée correctement. D’après l’enquête annuelle de la CGET (Commissions Générale à l’Egalite du Territoire) : 3 adultes sur 5 ont une sortie positive, soit 58 % d’entre eux. Pour les autres, c’est le retour à la précarité.
Nous pensons que la Ville doit se saisir de l’offre de l’État, et encore 3 postes c’est peu pour une ville de la taille de Metz.
Mais on manque d’informations : quel mode de recrutement ? Quelle fiche de poste ? La prévention est un métier, le travail social aussi.
Je cite une enquête de l’Express « grands frères, le retour » de juillet 2018 sur les adultes relais : « Le spectre du clientélisme plane toujours ».
Article de l’express : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/grands-freres-le-retour_2017504.html
On sait juste que la ville veut recruter ces adultes relais parce qu’elle a un « déficit d’information sur les impressions des habitants de QPV ».
C’est très imprécis.
Marie-Claude VOINÇON, Conseillère municipale de Metz