Explication de vote :
« On continue les acrobaties à TCRM Blida, l’association hébergeant à la fois le développement numérique Lor’N Tech et votre Nuit Blanche perpétuelle ? Vous annonciez l’an dernier une subvention annuelle de 500 000 € à la charge de Metz… et dans ce rapport, à 385 000 en année pleine. Est-ce à dire qu’en distribuant des subventions à certains usagers du site, la Ville leur donne les moyens de payer leur loyer ? On aimerait être persuadés que, répondant à la vocation du site, seules les entreprises culturelles ayant un potentiel de développement économique et d’autonomie financière sont soutenues !
C’est sans doute ce que demandait Thierry Jean dans le Républicain Lorrain (23 mai 2014). Vous disiez à l’époque que l’emprunt (de 4,5 Millions) serait remboursé par des loyers, et votre adjoint prévenait : « Si en face on me dit qu’il y aura la moitié d’artistes, il faudra que la Ville m’apporte une solution financière ! » « Il faudra clarifier la vocation du site » ajoutait-il et – une fois n’est pas coutume – je ne peux qu’approuver sa demande de bon sens…
Les 385 000 € de subvention de Metz (en recettes dans le budget prévisionnel) équilibrent exactement le loyer versé à la SEM Metz Technopole par l’association TCRM Blida (en dépenses dans le budget prévisionnel). Reste à recouvrir les autres financements publics, Metz Métropole est aussi en baisse par rapport au prévisionnel, qu’en est il de l’Etat et la Région ? Il avait été annoncé que le budget serait adapté aux recettes, est-ce ce qui arrive dès cette année et qui est acté pour trois ans ? La transparence aurait exigé qu’on nous fournisse un budget actualisé ! Ne parlons pas de la subvention exceptionnelle (jusqu’à la prochaine ?) pour équiper le site, c’était pourtant prévisible qu’il faudrait de l’équipement. Au final, c’est donc bien une nouvelle structure dont Metz aura à supporter le fonctionnement.
Bref, rien de clair dans ce rapport, où vous agitez les concepts magiques de création artistique et ambition numérique, pour que les élus sidérés n’osent plus demander qu’on se prononce sur des projets clairs et chiffrés.
Il est rassurant que Metz garde d’une certaine façon la main sur le site, puisque le régisseur est un agent de la Ville, mis à disposition à l’association contre remboursement. Comme je l’ai déjà dit, c’est encore et toujours un simple jeu d’écriture, pour de l’argent public qui tourne en rond entre Metz, Metz Métropole, l’association, la SEM Metz Technopole et sa filiale…
Je me souviens clairement d’avoir entendu les acteurs régionaux de l’économie numérique exprimer une attente envers la puissance publique : qu’elle prenne conscience des enjeux du numérique et de l’innovation pour l’avenir de nos territoires, vu son fort potentiel de développement. La mise à disposition d’espace à TCRM Blida est une réponse, d’abord comme espace d’échange et de travail partagé, puis comme bâtiment totem French Tech. Si cette belle dynamique est le prétexte à un empilement de structures, de financements croisés, cet esprit risque d’être dévoyé. Or toute l’énergie dégagée par LornTech doit aller vers la création d’emplois, de beaucoup d’emplois et d’activité. Nous continuerons de répéter que tout ce qui ne répond pas à cet objectif entrepreneurial n’est absolument pas prioritaire dans le financement public ».
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
Conseiller régional Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine