Depuis six ans, les Messins ont pu constater à quel point certaines de leurs rues et places ont perdu de leur agrément et de leur âme au profit d’un aménagement « moderne » dont le bien-fondé et les avantages sont plus que discutables.
Ainsi, la place Mazelle avant les travaux qui l’ont définitivement défigurée, malgré le parking en son centre, était verdoyante. Il suffit de retrouver une photographie datant de quelques années pour se souvenir à quel point les arbres qui s’y trouvaient apportaient un apaisement qui compensait heureusement le trafic alentour.
Aujourd’hui, la place est nue, aveuglante en plein soleil. Elle est dangereuse pour les enfants qui y jouent ou veulent profiter des jets d’eau, tant ceux-ci sont proches des voies de circulation. Le cèdre historique qui s’y trouvait a été abattu comme s’il s’agissait d’une simple mauvaise herbe, et un parking couvert particulièrement disgracieux y a été construit. Les bancs n’y sont pas confortables (sauf peut-être pour les dormeurs équipés de coussins et de couvertures), et il n’est pas dit que les arbres qui y ont été replantés atteindront un jour la taille adulte, tant ils semblent avoir peu de terre pour pouvoir prospérer pleinement.
La mésaventure de la place Mazelle n’est malheureusement pas une exception dans notre pays. Pas très loin de Metz, on peut citer la place de la gare à Thionville qui a perdu des dizaines de places de parking pour un aménagement froid en toute saison.
Un comble pour une ville dont la gare est excentrée, accessible à pied par un très petit nombre de Thionvillois, et dont tant d’habitants se rendent journalièrement à Luxembourg : sous couvert de restreindre l’usage de la voiture en ville, on a privé des dizaines d’usagers de places de stationnement près de la gare et on les a ainsi lancés dans les embouteillages de l’A31 plutôt que dans les TER.
Un autre exemple célèbre est celui de la place de la république à Paris, où la municipalité socialiste a poussé l’ignominie jusqu’à arrêter d’entretenir les fontaines et squares verdoyants aménagés au XIXe siècle pour mieux justifier leur disparition.
Les exemples de ce type se comptent maintenant par dizaines dans toute la France.
Il fut un temps où chaque cathédrale gothique, chaque palais classique de Metz ou d’ailleurs en France était unique : le génie propre de l’architecte, la dextérité et la créativité des artisans, la couleur et la texture de la pierre (toujours locale), la topographie des lieux, la proximité d’autres monuments construits à d’autres époques, les particularités liées au climat local donnaient un cachet propre à chaque ville.
Aujourd’hui, conformisme et snobisme modernisateur, ajoutés au dogme de la suppression des voitures en ville, sont devenus la doxa de nos décideurs publics. Le réaménagement de ces rues et places est généralement confié à des cabinets d’étude ou d’architectes urbanistes situés bien loin des villes sur lesquelles ils travaillent, dont ils ne connaissent pas l’histoire, ni les particularités, ni les habitudes de vie des habitants. Les pierres sont découpées à la machine, et comme elles viennent de loin et ne sont pas adaptées à nos climats, elles sont glissantes et friables par mauvais temps. Ainsi, le maître d’ouvrage chargé de la place Mazelle et de la place de la république à Metz est basé dans les Yvelines et travaille dans une centaine de pays. Et c’est une agence d’urbanisme basée à Rouen qui a eu droit de vie et de mort sur nos arbres.
Le sujet n’est pas aussi anodin qu’il n’y paraît : il en va bien sûr de notre qualité de vie (agrément visuel, utilité et praticité des aménagements), mais aussi de l’attractivité de notre ville : car alors que la fréquentation touristique est en berne et que les promesses du centre Pompidou ne sont pas tenues, Metz ne sera attractive que dans la mesure où elle saura préserver et mettre en valeur ses spécificités, sa diversité et ses charmes propres, et où ses visiteurs seront sûrs de ne pas y retrouver la même place désespérément sans âme qu’ils ont en bas de chez eux.
Françoise Grolet et son équipe s’engagent, quand des travaux d’aménagement et d’urbanisme seront nécessaires, à faire appel prioritairement à des cabinets d’étude régionaux, à exiger d’eux un respect total du style architectural du quartier concerné et des contraintes de vie de ses habitants, et à n’utiliser que des matériaux locaux dont la couleur et la résistance seront conformes au bâti existant, au climat local et à l’usage qui en sera fait.
Source photo ancienne place Mazelle : http://tout-metz.com/parkings-de-metz/mazelle
Source photo ancienne place de la Gare à Thionville : http://www.kelquartier.com/lorraine_moselle_thionville_quartier_centre_ville_gare_57100-q110358/type_de_population.html
Sources photos place de la république à Paris :
http://www.latribunedelart.com/la-place-de-la-republique-laissee-a-l-abandon-par-la-mairie-de-paris
Les Messines et les Messins ont une très bonne opinion de Mme GROLET : nous l’avons découvertes durant cette longue campagne électorale et sa grande qualité d’écoute et de dialogue sont une marque de grande qualité et le signe marquant de sa différence avec les autres listes.
On attend toutefois avec grande impatience la publication de sa liste afin d’aprofondir, quartier par quartier, le dialogue avec ses colistiers.