Intervention de Françoise Grolet au Conseil municipal du 21 décembre 2017 : Révision et extension du plan de sauvegarde et de mise en valeur de la Ville de Metz
Voilà un dossier remarquable visant non seulement à sauvegarder notre patrimoine, mais aussi à le mettre en valeur.
A cet égard, les conclusions de l’enquête publique sont très intéressantes.
En effet, le traitement de 3 cas particuliers exprime bien les enjeux d’un plan spécifique au coeur historique de Metz :
- concilier l’Histoire avec le développement des activités créatrices d’emplois : c’est l’autorisation d’une exception au profit de la pharmacie République. => l’enquêteur demande de ne pas créer un fâcheux précédent. Nous y veillerons.
- permettre la réhabilitation de friches. Ici, la friche hospitalière de St André, dans un bâtiment historique au coeur d’un secteur des plus intéressants sur le plan de l’histoire architecturale de Metz, Rempart St Thiébaud, rue où se rencontrent deux époques de la ville sur l’ancien rempart. J’espère que le projet sera aussi valorisant et respectueux que présenté en commission.
- restaurer des éléments patrimoniaux dans leur beauté originelle : En Bonne ruelle, où l’on va retrouver une
placette et remettre en valeur les façades qui l’entourent. Le PSMV permet de demander la destruction d’une « verrue » à la faveur du déménagement de l’agence CA. C’est une très belle perspective, attendons de voir le projet définitif pour nous prononcer.
Avec le Commissaire enquêteur, nous appelons à la vigilance pour notre patrimoine :
Je le cite sur le nouveau Règlement : « sa complexité devra faire l’objet d’une grande vigilance lors de l’instruction des demandes de Permis de Construire ou déclarations de travaux ».
La destruction des taudis et le manque de logements ont provoqué des « catastrophes urbaines ». Metz en est l’exemple…
André Malraux doit nous interpeller, lui pour qui un ensemble urbain doit être un écrin pour les monuments majeurs : « Chartres et Versailles entourés de gratte ciel n’appartiendraient qu’à l’archéologie »
A notre échelle, qu’avons nous fait de la perspective sur le Centre Pompidou ?
Qu’avons nous fait des deux petites maisons rue Haute Seille détruites au profit d’un bâtiment couleur anthracite, avec un toit surélevé pour maximiser le profit ? Elles ne justifiaient pas une opération loi Malraux, mais quand même, il faut être exigeant !
Voulons nous refaire les erreurs de la place Coislin, de la place St Thiébaud ?
Un tracé du Secteur sauvegardé qui laisse certains quartiers vulnérables
Le Commissaire enquêteur souligne l’incohérence des limites du tracé « au niveau du Moyen Pont dont l’élargissement réalisé pour permettre passage du TCSP (le Mettis) est exclu du Secteur Sauvegardé ». Cela rejoint nos reproches : Le Moyen pont aurait pu éviter d’être défiguré !
Le rapport rappelle l’inclusion dans le Secteur sauvegardé du quartier des villas de de la Vacquinière, en raison d’erreurs d’urbanisme effectuées à Montigny (rue du Génie).
Que diront nos successeurs de ce qui est en cours en Nouvelle Ville ?
Le rapport « s’étonne de la délimitation sud du secteur sauvegardé »… Il remet en cause clairement les choix d’urbanisation à outrance opérés pour le projet de Bon Secours au coeur de la Nouvelle Ville : « une réflexion sur son utilisation et l’aménagement des abords aurait pu apporter des éléments de réponse pertinents ».
Le maire est cité, valorisant la Nouvelle Ville « qui n’a pas son équivalent en Allemagne et attire les touristes ». Alors pourquoi édifier en son coeur un complexe immobilier très moderne ?
Aujourd’hui déjà, cette faute de goût est déjà perpétrée rue du XXe Corps (les anciens bâtiments hospitaliers) : une construction en R + 6 écrase littéralement la jolie maison voisine et sa verrière Art Nouveau.
Des pistes pour revitaliser le centre-ville : quand suivra t’on ces conseils ?
Tout serait à citer dans ce rapport…
« Au-delà, l’enjeu serait de structurer un véritable projet commercial collectif et fédérateur.
Le lien entre commerce et valorisation patrimoniale du centre ville apparaît ainsi comme une piste intéressante sur lequel pourrait s’appuyer un projet global.
Parmi les chantiers de réflexion :
– une stratégie visant à anticiper et maintenir les équilibres concurrentiels à l’échelle du « centre d’agglomération », en vue notamment de préserver le tissu commercial du coeur de ville ;
– les opportunités d’aménagement du plateau piétonnier et d’ajustement de sa gestion dans le temps, notamment en ce qui concerne les plages horaires autorisant les circulations motorisées ;
– l’approfondissement de l’opportunité / la faisabilité de politique foncières volontaristes (passant notamment par la capacité à préempter des fonds de commerce) et de restructuration de l’appareil commercial au vu des problématiques existantes (agrandissement des cellules commerciales, accessibilité des loyers, type d’activités à déployer pour diversifier l’offre et ne pas baisser en gamme…) ;
– l’approfondissement de la réflexion portant sur les moyens d’accompagner les commerçants/artisans dans la restauration/modernisation des locaux.
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Présidente du groupe FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine