Un campement illégal à Metz Devant-les-Ponts en mai 2016
Nous avons pu observer depuis 2014 combien la gouvernance de l’agglomération est verrouillée sur certaines orientations essentielles.
Je prends pour exemple le projet de Palais des Congrès : il a fallu arracher l’organisation d’un vote à bulletins secrets. Le projet a été rejeté par plus d’1/3 du Conseil : vous n’avez tenu aucun compte de ce signal !
Un autre exemple ? Quand vous augmentez les impôts, les maires n’ont que le choix d’être Pour ou Pour ; il ne faut pas s’étonner qu’ils votent avec leurs pieds ! Souvenez-vous de l’absentéisme au vote du budget 2016, et souvenez-vous de la délégation qui a été retirée à un maire récalcitrant l’été dernier : il avait osé s’opposer publiquement au matraquage fiscal !
Aujourd’hui, on nous demande de donner plus de pouvoirs au Président en invoquant la « simplification du processus de décision », comprenez qu’on s’interroge.
Parmi les pouvoirs transférés, je vois qu’il y a les Aires des gens du voyage, en plus de l’Aire de grand passage : est ce que ce n’est pas – encore – un exemple de gouvernance autoritaire, qui est loin d’être réglé ?
Qui peut affirmer que votre projet d’installer cette aire de Grand passage (100 caravanes) loin de vous, mais juste à la frontière avec les voisins (en empiétant sur une petite commune voisine de 300 habitants) est abandonné ?
On a bien entendu, lors d’une réunion à Coincy, votre 3e Vice-Président Grosdidier dire que Metz-Métropole ne forcerait la main de personne. Mais maintenant que vous avez mis une solution entre les mains du préfet, il lui sera très facile de faire ce que vous ne pouvez pas faire.
Le maire de Metz disait qu’il avait des projets plus intéressants pour l’aire provisoire actuelle, en face de PSA Borny. Le terrain est en train d’être cédé à la concession automobile Paul Kroehly. Mais quelle est cette méthode consistant à se réserver les projets valorisants, en repoussant les projets gênants près du voisin ?
Je rappelle qu’il s’agit d’abord d’un problème régalien et législatif. On demande aux collectivités de respecter la loi, mais l’Etat ne fait pas respecter les lois essentielles protégeant la propriété privée, sanctionnant les troubles de voisinage, les dégradations et la délinquance !
Vous êtes les premiers à vous en plaindre devant vos administrés, mais pour ceux ici qui ont soutenu les gouvernements précédents, pour ceux qui ont été ou sont parlementaires, quelle a été leur action contre ce chantage étatique ?
M le Président, vous avez signifié que vous ne passerez pas outre le refus de Coincy et des communes voisines, mais je voudrais vous entendre dire que, si le préfet reprend le projet, Metz-Métropole ne laissera jamais utiliser son terrain.
Le Président de Metz Métropole ne m’a rien répondu sur le fond, se bornant à de grandes déclarations : « Je vous mets au défi de trouver un manque de transparence », brandissant « mon honnêteté, intellectuelle comme pour tout dans la vie publique » et fustigeant ceux qui « font leur lait de ce genre de problèmes ». M. Bohl n’a t’il rien à dire pour rassurer les habitants de Coincy et des communes environnantes ?
La nécessité d’une transparence des décisions se fait sentir, ainsi que le besoin de partager les enjeux dans la proximité. Dans un contexte d’extension des pouvoirs de la Métropole, ce rééquilibrage est pourtant indispensable, et nous saurons le rappeler.
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
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