Intervention de Françoise Grolet sur le budget 2018 au Conseil municipal du 21 décembre 2017
Les prestidigitateurs de la ville de Metz ont de beaux jours devant eux avec la métropolisation.
Déjà, ils ont réalisé un beau tour en essayant d’escamoter les hausses fiscales : non les impôts n’ont pas augmenté depuis 8 ans ! Comme les Messins ne sont pas naïfs, surtout concernant leur feuille d’impôt, il a fallu préciser : ce sont les taux qui n’ont pas été augmenté.
Alors, autant de fois que j’entendrai dire que les impôts n’augmentent pas, je rappellerai la réalité : à la rentrée 2015, au détour d’une DM, vous avez bel et bien ponctionné 1 million de plus dans la poche des Messins. Donc en septembre 2015, la Taxe d’habitation a augmenté de 800 000 net, la taxe foncière sur le bâti de 60 000 €, et la Taxe sur l’électricité a été portée à son maximum légal, soit + 125 000 € soit environ 5% d’augmentation (Produit 2018 : 2,150 M€) Que ce soit les taux qui soient à l’origine ou les suppressions d’abattements ou d’exonérations, la belle affaire pour les contribuables !
Déjà à l’époque M Toulouze blâmait les « discours anxiogènes » de l’opposition. Lundi c’était le même refrain concernant le transfert de la compétence voirie à la Métropole… Il y en a ici qui non seulement dénient à l’opposition son droit à dire autre chose que le discours dominant, mais encore prennent les Messins pour des benêts. Ils sont capables d’être anxieux tous seuls !
On en arrive au prochain tour de passe passe : avec les transferts de compétence, il devient impossible de comparer budget à budget. On a déjà eu le phénomène avec le transfert du CCAS. Avec vous, c’est le déménagement permanent, et bien malin qui arrive à retrouver les lignes qui baissent ou augmentent, les postes créés ou supprimés, les économies réalisées ou pas. On nous a quand même expliqué qu’on est déjà à – 300 000 € d’impact négatif du transfert de compétences sur le budget de Metz… Le tableau récapitulatif arrêté par la CLECT prévoit – 715 000€. A noter qu’on passera des évaluations aux montants définitifs seulement en septembre 2018. Et la diminution du cout du service mutualité sera constatée fin 2018. Ni vu ni connu !
Même feu croisé pour ce qui est de la dette, +6 millions !
Des chiffres très valorisants en apparence pour Metz, 552 € de dette par habitant contre le double pour les villes semblables, mais pour être honnête il faudrait ajouter la dette créée au niveau de la métropole (qui partait de 4€/habitant en 2008), que vous devez aussi assumer parce qu’elle provient de vos projets et décisions : Mettis, Palais des Congrès… Et enfin il importe de mettre en perspective l’escalade : 552 € par Messin, mais 98 € en 2008, 344 € en 2016, 424 € l’an dernier !
On arrive à un total de 71 millions d’euros d’emprunt, mais n’oubliez pas d’ajouter les 4,5 millions de stock de dette du budget annexe des eaux. On nous promet pour la fin du mandat de stabiliser l’encours de la dette en dessous de 110 M €. Faut il applaudir ?
Et l’an prochain, 10, 870 nouveaux millions seront empruntés, avec les remboursements cela représente une augmentation nette de 6 millions. C’est ce que vous appelez « limiter très fortement le recours à l’emprunt » !
Conséquence, les frais financiers augmentent de 111 000 €. Les intérêts annuels à payer s’élèvent à 1,2 millions.
Sur les recettes : « Cession de patrimoine bâti : + 3 millions« . La vente de la place de la Comédie est toujours dans l’oeil du cyclone… nous sommes attentifs.
Économies : toujours aussi difficile de passer des belles paroles aux données chiffrées.
Des bribes d’informations, je retiens : le non remplacement de 6 assistantes maternelles et une puéricultrice (- 245 000 €) et 2 ATSEM (- 50 000 €). Il devient de plus en plus illusoire d’espérer rétablir les postes de concierges d’écoles comme je l’ai souvent demandé.
Sur les fêtes de la Mirabelle, on retire 63 000 €, c’est ringard !
Il est annoncé une baisse de 127 000 € sur le périscolaire du soir, par « optimisation du marché » ; j’ai du mal à concevoir comment le service rendu peut être diminué ? Il ne semble pas que les associations du périscolaire roulent sur l’or et fassent des bénéfices excessifs ? Attention de ne pas déstabiliser ce service rendu aux familles !
Dans le budget de fonctionnement, je note les 50 000 € pour recevoir l’association « Centres villes en mouvement ». A ce prix, c’est un peu fort de se glorifier d’avoir été choisis pour tenir les assises de l’association soi-disant grâce à la santé exceptionnelle du centre-ville, comme vous l’avez dit en réponse à ma question sur la Fournirue ! Ce n’est pas une association indépendante, elle regroupe des élus et son président est un camarade socialiste qui a bien tourné, donc en Marche, Patrick Vignal, celui qui s’est découvert fatigué donc totalement absent entre juillet et septembre. Cela dit, il peut avoir de bonnes idées… l’association demande à Macron un moratoire d’un an sur les extensions de surfaces commerciales. Il ne faudra pas les emmener à Muse ni à Waves, alors !
Vous avez dit M le maire que vous aviez tout bien noté ? Et bien attention, nous allons diagnostiquer des trous de mémoire.
Je vous avais exhorté à supprimer les dépenses hors compétence, ou excessives dans le contexte actuel, ou générant un éparpillement de l’action publique. Ce sont des orientations qui ne sont toujours aucunement explorées.
En vrac : Passages 130 000 – Résidences d’artistes 70 000 – Participation Mirabelle TV 50 000 €
Contribution au Palais des Congrès 2 170 000 M€ (plus Gros entretien maintenance 119 904 €) Quant au retour des 10 M€ du département : « Les modalités ne sont pas encore totalement finalisées » est il écrit : le versement a t’il été fait comme annoncé p14 ? Il se dit que la somme nette apportée par le Département sera de 6 M, soustraction faite de la subvention à l’Agora (3 M de recettes sont fléchées sur l’Agora p24, chapitre 1383 = recettes d’investissement).
C’est pourquoi je suis persuadée qu’il n’y a pas de fatalité obligeant à continuer d’augmenter la dette, les tarifs municipaux, comme vous avez déjà augmenté les taxes et impôts. Vous dites à juste titre que le personnel a déjà payé le prix fort avec 130 suppressions de postes, mais quelles actions non indispensables avez-vous supprimées en face pour éviter de baisser la qualité du service ?
Au contraire, vous annoncez comme première priorité intouchable la culture, et on sait combien cela génère de frais de fonctionnement pour les structures créées, de contraintes de mise en place pour l’événementiel qui se multiplie… Cela au lieu de conforter l’existant.
Ce budget dont la structure est modifiée en profondeur par les transferts de compétences, comporte un engagement qui ne m’a pas échappé : « il conduit à recentrer progressivement l’action de notre ville sur son coeur de métier, la proximité et le renforcement des solidarités ». C’est signé : DG, maire de Metz.
Après avoir financé le Mettis et le Palais des Congrès, tout en perdant le contrôle de la moitié du budget participatif de 1M à 540 000 € (la voirie passe à Metz Métropole), c’est un peu fort d’annoncer un recentrage sur nos compétences !
Ces promesses vous engagent et je saurai les rappeler, tant j’ai souvent dit que les collectivités françaises crèvent du manque de responsabilités propres à chaque échelon.
Présidente du groupe FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine