Intervention de Françoise Grolet au conseil municipal du 22 février 2018 : subvention 2018 à l’association TCRM-Blida
L’avenir de l’économie numérique, nous y croyons !
Et pas seulement quand le youtubeur messin Mamytwink explore le joyau de notre centre-ville, la cathédrale, et génère 450 000 vues à ce jour ! Belle promotion de notre patrimoine local par une entreprise locale, et la commande qui lui a été faite a certainement coûté moins cher qu’une agence de pub, avec des résultats plus probants que le bébé grimaçant de « Je veux Metz ! »
Nous croyons d’autant plus au développement de l’économie numérique que dans notre projet municipal, nous constations la nécessité à Metz d’installer un écosystème favorable, autrement dit des conditions de développement et d’épanouissement pour les entrepreneurs innovants. Ce développement, j’insiste là dessus, les politiques peuvent l’encourager ou pas, mais pas le générer artificiellement.
Nous avons proposé en 2014 de mettre à disposition des jeunes entreprises innovantes un espace de de networking collectif, avec un soutien logistique si nécessaire, comme par exemple pour accueillir le FabLab porteur de vocations : c’est le Graoulab messin !
C’est essentiellement ce que demandent les entrepreneurs du numérique, qui ont précédé l’intérêt des politiques pour se constituer en réseau et faire parler d’eux. Pour reprendre l’exemple de Mamytwink, la chaîne existe depuis 2009.
Et l’association Grand Est Numérique (GEN) pourrait même demander des droits d’auteur à la nouvelle Région, où la Lorraine est pour une fois précurseur ! Ce sont les efforts conjugués des Lorrains qui ont permis l’entrée du Sillon Lorrain dans le réseau French Tech de la Lor’NTech. Jusque là tout va bien.
Quelle est donc la VRAIE priorité de TCRM Blida ? Le culturel ou le numérique ?
Quant à la naissance de l’espace Blida sur les centres de la Nuit Blanche, nous l’avons aussi approuvé.
Il était opportun de faire des anciens bâtiments des TCRM un espace dédié à l’innovation, et à la culture numérique, en tournant la page de l’ancienne Nuit Blanche. Claquer des centaines de milliers d’euros en quelques heures, c’était une choix démesuré, voire immoral dans une ville dont le taux de pauvreté ne cesse d’augmenter. Indispensable donc de transformer une partie de cette somme en un outil de soutien à ce secteur créateur d’emplois, en 2015 cela représentait déjà 10 000 emplois en Lorraine.
La condition était – et reste – que ce financement soit dédié à soutenir l’activité économique, cet écosystème favorable que les acteurs attendent plus que des subventions. Parce qu’on aura beau subventionner des associations et des projets, si l’activité n’est pas viable à court ou moyen terme, c’est alimenter un puits sans fond. Et on l’alimente comment ? En taxant et surtaxant ceux qui produisent de l’activité et de la valeur ajoutée !
Dans les conventions, il me semble que dans les objectifs, la partie culturelle précède toujours la partie numérique. Quelle est donc la VRAIE priorité de TCRM Blida ? Le culturel ou le numérique ?
Une partie de Blida se transforme en Nuit blanche perpétuelle.
C’est à dire qu’ont été installées, à côté des jeunes pousses ( du secteur numérique, culturel, ou autre elles ont toute leur place), une quantité d’associations dépendantes du soutien public. Elles paient des loyers adaptés, mais avec des subventions, des bourses et des commandes publiques ! Voire font une concurrence faussée à des activités déjà existantes à Metz : pourquoi faudrait il apporter un soutien public à tel projet de flocage textile, de menuiserie, etc ?
Impossible donc d’évaluer l’équilibre entre d’un côté, une énième structure d’animation culturelle à Metz, avec ses charges récurrentes, et de l’autre la structure de développement numérique et d’innovation nécessaire à Metz, comme tous les territoires en suscitent aujourd’hui. Un bon signal dans ce sens aurait été de mettre un entrepreneur à la tête de TCRM Blida…
La Métropole, responsable du développement économique, doit prendre la main sur TCRM Blida
C’est le mal français : l’enchevêtrement de compétences et de financements croisés, malgré les grandes déclarations sur la réorganisation territoriale. Chaque tranche du millefeuille veut exister et mettre son logo partout ! Le développement économique est de la compétence de Metz Métropole et du Grand Est, et la région accentue sa présence. En toute logique, la ville devrait laisser à la Métropole la main sur Blida. Nous croyons trop à sa pertinence pour ne pas demander cette clarification au bénéfice du développement local.
Retrouvez l’intervention de Françoise Grolet sur :https://metz.fr/pages/conseil_municipal/seances/point-4512.php
Présidente du groupe FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine