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La révision du PLU mérite un vrai débat populaire !


Intervention de Thierry Gourlot lors du conseil municipal de Metz le 23 février 2017 : révision du PLU.
Intervention
Explication de vote par Bérangère Thomas

Monsieur le Maire, chers collègues,

M. le Maire, le Plan Local d’Urbanisme ou PLU aurait mérité un conseil à lui tout seul, comme vous l’aviez fait pour le Projet de Schéma départemental le 21 novembre 2015.
Ce document, décisif pour l’avenir de notre ville ne doit pas être discuté sur un coin de table entre « sachant » autoproclamés.

Cette révision générale du PLU à pour but d’harmoniser les plans. Plans issus du SCOT, du PLH, du PSMV, du PT et j’en oublie certainement. Bref, transformer la diversité en l’unité, le multiple en un, tel un maire alchimiste transformant le plomb en or. Mais comme plus c’est Gros, plus ça passe, pourquoi ne pas essayer.

Les 6 grandes ambitions qui guident ce projet méritent qu’on s’y attarde.

En préambule, je dirai comme Boileau que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément », à voir les nouveaux concepts urbanistiques au point 3 et 4, le « vulgum pécus » le citoyen lambda « sans dents » ou avec dentition aura du mal à comprendre cette novlangue conceptuelle en perpétuelle et foisonnante expansion. J’y reviendrai.

Votre Ambition de préserver la ville, et accueillir de nouveaux habitants.

Metz à été sauvée dans son écrin et sa beauté dans les années 70 par Jean-Marie Pelt et Jean Marie Rausch, c’est un fait…Metz est restée Metz, héritière de 3500 ans d’histoire alors que certains la voyait transformée en Dallas, comme capitale du « Texas français », la Lorraine industrielle de l’époque…

Metz, pionnière en écologie urbaine, dont le concept était défini ainsi par Jean-Marie Pelt, dans un entretien à la revue « Autrement » en octobre 1991, je cite : « on a fait un élargissement de la charte d’Athènes. Elle affirmait que les villes doivent répondre à quatre besoins : le besoin d’habitat-une notion glacée, ça veut dire la niche, le trou, les fameuses « cages à lapins »-, le besoin de travailler, d’emploi,- même terme horrible, abstrait-, le besoin de se déplacer entre l’emploi et l’habitat, et le besoin de se distraire. Autour de ces quatre besoins, il suffisait de construire la ville. Ce qui, traduit concrètement, donnait : habiter, c’est les blocs ; se déplacer, c’est les quatre voies, travailler, c’est la force industrielle, se distraire, c’est les centres d’animation socioculturels, et puis voilà…Alors, on a complètement démoli tout cela. On à certes besoin de ça, mais on a infiniment plus besoin de bien d’autres choses. Et elles ne sont pas là-dedans ! On a besoin de nature, ce qui relève du patrimoine génétique, un besoin totalement insatisfait en ville actuellement. Il est donc nécessaire d’intégrer aujourd’hui la nature à la ville, sous la forme des quatre éléments- l’eau, l’air, le feu et la terre-, sous la forme de ce qui se passe sur la terre et sous la forme des animaux. Quant au besoin de circuler, c’est une notion absolument primaire parce que circuler, ça ne veut rien dire du tout ; on peut flâner comme on peut faire une course automobile, on peut aller dans un coin tranquille pour regarder le ciel et les oiseaux. Il faut donc des espaces de retrait et des espaces, au contraire, ou l’on rencontre des gens. On a qualifié tout ça ». Fin de citation.

Pensez-vous que l’on a adapté ces concepts en urbanisant les terres du Sansonnet au lieu de rénover la caserne Desvallières, en rasant une colline agricole pour l’éco quartier de La Seille que même votre adjoint, M Lioger qualifie de raté, en créant le poumon artificiel d’acier et de béton Muse qui aurait dû être pensé en un poumon vert à la place…

Accueillir des nouveaux habitants à l’heure ou Metz se vide en ressources humaines est nécessaire. Il nous faut réhabiliter l’ancien et aider à la restauration des milliers de logements vides et choisir aussi les populations accueillies, et même si humainement je comprends la détresse de certains, les réfugiés économiques n’ont pas vocation à rester ici et nuisent de surcroît à l’accueil dû aux vrais réfugiés politiques. Il faut favoriser l’aide au retour et réaliser des solutions de vie pérenne en leurs propres pays, mais ceci est un autre sujet.

Votre Ambition de réinventer l’écologie urbaine.

La nature ne se réinvente pas. Elle obéit à des lois naturelles que vous souhaitez défier pour remodeler le monde suivant des concepts abstraits qui échappent au bons sens et nous enferment dans une vision déformée du monde.
Avant de la réinventer il nous faut poursuivre sur la voie ouverte par nos prédécesseurs et ne pas suivre de pseudo-écologistes (hormis peut-être Philippe Casin) qui siègent en ce conseil, revêtus de vêtements trop grands pour eux et qui ont trahis l’héritage qu’ils avaient reçu en dépôt.

Le rapport fait état de stopper l’urbanisation des terres et pourtant vous faîtes le contraire.

Pourquoi ne pas créer une charte de renouvellement automatique des espaces verts à Metz ? Par exemple pour un arbre coupé, nous en replantons 2.
Le vert à Metz, si j’ose dire est dans le fruit et le fruit en est mort.

Votre Ambition de miser sur la culture ?

La culture, Metz en est déjà riche de toutes formes ! L’effervescence urbaine, repenser le temps de la ville, soutenir l’économie présentielle, trois nouveaux concepts qui demanderaient une explication pour éclairer nos travaux. L’effervescence urbaine et un clone du vivre ensemble consacré par le Prix le Monde-Smart Cities, le temps de la ville, un concept italien, basé sur l’accessibilité, les services et les nouvelles façon de vivre en ville, quand à l’économie présentielle, c’est une notion forgée par Laurent Davezies et Christophe Terrier basé sur la population réellement présente sur un territoire, qui bouge, évolue consomme et produit….

Conforter la cohésion sociale et la solidarité, vaste sujet redondant et qui ne pourra se réaliser qu’en adoptant l’adage « A Rome fais comme les Romains » et à fortiori à Metz, fais comme les messins, le vivre ensemble c’est regarder ensemble dans une même direction fiers de notre histoire commune qui sont les fondations avant de construire les étages suivants avec de nouveaux apports désireux de s’harmoniser avec l’ancien.

Votre Ambition de favoriser la proximité, les connexions et faire émerger les centralités secondaires.

Je doute hélas que développer l’envie de la métropolisation comme base principale de travail du PLU soit un gage de cette proximité que vous revendiquez dans ce rapport. Bien au contraire. Quant aux centralités secondaires, quand je pense à la Grange aux Bois ou à Metz Devant les Ponts, il est plus que temps de leur donner un mini-cœur de ville et de services pour le bien de ses habitants.

Pour tous ces objectifs, vous souhaitez y associer les citoyens. C’est très bien.

Mais ne renouvelez pas cette triste expérience du registre caché dans une armoire fermée à clé lors de la révision du règlement local sur la publicité.

INSPIREZ-VOUS du site dédié au budget participatif qui, lui, permet réellement de recueillir les avis des citoyens.

Enfin, Monsieur le maire, je vous signale un oubli sans aucun doute involontaire, que nous ne trouvons dans aucun de vos objectifs, y compris dans les objectifs de ville vigilante et conviviale, mais comme je sais que c’est un sujet dont vous n’avez pas peur de parler, je vous en parle. Il s’agit de la première des libertés, la sécurité.

En effet sans cette sécurité, gage premier du vivre ensemble, rien ne peut se faire et je vous invite humblement et courtoisement, M. le Maire à rajouter ce point dans vos objectifs. Je vous remercie.


portrait_gourlot
Thierry Gourlot
Conseiller municipal de Metz
Conseiller régional Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine
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Le Maire de Metz ne vous demande pas votre avis. Nous si.

Migrants
Malgré les demandes du groupe Front National, le maire de Metz et son équipe ne veulent pas demander leur avis aux messins par le biais d'un référendum sur la question importante de l'accueil de plusieurs centaines de migrants à Metz et alentours.
Sur ce sujet, même la vieille droite, (ex UMP, UDI, ...) est d'accord avec le maire : il faut accueillir à bras ouverts ces hommes souvent seuls qui ensuite feront venir leurs familles.
Nous vous donnons ici la possibilité de donner votre avis sur l'accueil de nouveaux migrants. N'hésitez pas.

Souhaitez vous que Metz accueille de nouveaux migrants ?

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