Je profite de ce point, M. le maire pour vous dire que l’amélioration du plateau piétonnier est une bonne chose. Concernant le pavage j’y reviendrai. Mais c’est bien aussi de pouvoir se rendre au centre-ville en toute sécurité e force est de constater que l’actualité nocturne de ce secteur n’encourage pas à fréquenter les établissements de nuit. Du moins quand on en sort. (Républicain Lorrain du 19 février 2017 : Centre piétonnier de Metz : trois agressions violentes en un mois)
En effet, même si la sécurité publique n’est pas une de vos compétences régaliennes, comme vous l’avez dit, vous n’en êtes pas moins « Officier de Police Judiciaire », et la sécurité participe de la tranquillité publique, et le maire à un rôle majeur à jouer en la matière.
J’en reviens aux pavés, glissants, salissants, d’origine chinoise remplacée à l’heure actuelle par des pavés indiens rue des Clercs.
L’on peut tout de même légitimement s’interroger sur le fait d’aller chercher si loin (où sont les circuits court et le respect de l’écologie?), ce que peut-être, l’on pourrait trouver chez nous.
De nos jours, on utilise du quartzite indienne, mais hier, quand Metz s’appelait Divodorum, elle était aussi pavée et les routes ont tenue des centaines d’années, alors d’où venait ces pavés ?
Plus récemment, au 18ème siècle, deux sortes de pavés régnaient alors en maître :
– les pavés en grès d’Hettange, extrait des côtes de Moselle. Fragiles, ils devaient souvent être remplacés souvent, ce qui posait un problème pour une ville comme Metz (175OOOm2 pavé en 1817, hors casernes et dépendances militaires).
– le quartzite de Sierck dont la découverte allait changer la donne.
L’Abbé Betinger dans son livre « Histoire de la ville de Sierck », nous apprend en 1834, qu’un ingénieur des Ponts et Chaussés de Metz, un certain Jaunez, vint se fixer à Sierck en 1784 pour surveiller des travaux le long de la Moselle et en découvrant la quartzite de Sierck, il la trouva apte à en faire des pavés. Il en envoya à Metz pour essai, mais la Révolution advenant, nous ne trouvons plus trace de cet essai.
Puis vint la Restauration et l’exploitation des 1818 d’une carrière de pavés à Sierck où l’on fabrique des pavés de bonne qualité pour Metz.
Les essais avec le produit sont si concluants que les chaussées traversant Metz et faisant partie des routes royales, sont en quartzite de Sierck, remplaçant ainsi les pavés d’Hettange.
Le 3 avril 1818, par ordonnance du roi et délibération des conseils municipaux et de son maire, M. de Turmel, l’exploitation des carrières de Sierck est concédée à la ville de Metz.
Il n’y avait pas si j’ose dire, d’obsolescence programmée sur ce produit.
Pour l’anecdote, la rue du Pont des Morts, que vous connaissez bien M. le Maire, a été sans doute la première rue de Metz, entièrement pavée en quartz de Sierck dés1816.
La défaite, l’annexion et autres causes voient la disparition de ces carrières.
Bref, nous ne pouvons que regretter la disparition de ce pavé et je crois sincèrement que la ville de Sierck mériterait bien d’avoir sa rue (pavée ou non) à Metz pour tout ce que cette cité nous a apporté en la matière.
Je vous remercie.
N.B : cette intervention doit beaucoup à la passionnante étude de Alphonse Gambs : « Le quartzite de Sierck à travers les âges ».
Thierry Gourlot
Conseiller municipal de Metz
Conseiller régional Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine