Conseil municipal du 25 janvier 2018 : Convention avec l’INSERM pour la mise en oeuvre du dispositif STOPBLUES
STOPBLUES est une application numérique vient à inciter toute personne majeure en souffrance psychique ou présentant un risque suicidaire à rechercher de l’aide.
Il s’agit d’une expérimentation réalisée par l’INSERM avec 42 communes, qui mettront en place les outils de communication faisant la promotion de « STOPBLUES » en lien avec les médecins généralistes volontaires de la ville.
La commune ayant une responsabilité en matière de prévention, il est bon que Metz se voie proposer une attention et un soutien renforcé sur ce fléau. D’autant que Metz a été affectée au groupe de communes le plus impliqué sur les 3. L’expérimentation fera l’objet d’une évaluation qui sera utile à notre politique santé.
Il s’agit de communiquer au maximum sur ce programme, mais n’en faisons pas un vecteur d’auto-promotion tel un certain maire de Nice…
Quelle est la situation à Metz ?
27 de nos concitoyens mettent fin à leurs jours par suicide chaque année, et 244 Messins, soit dix fois plus, sont hospitalisés après une tentative (chiffres ORSAS Lorraine). Ces chiffres sont comparable à la moyenne nationale, mais les chiffres sont plus préoccupants à Metz sur la surmortalité des femmes (12/100 000 contre 8/100 000 en France), et sur un plus faible suivi psychiatrique.
D’où l’importance de cette action incitant à améliorer le suivi et la prévention à Metz, ville qui vieillit et se paupérise. 1 messin sur 5 a plus de 60 ans et plus de 9000 ont + de 75 ans.
Cela doit donc inciter la Ville à renforcer son action en direction des familles et des aînés, très touchés par le fléau du suicide, notamment via son CCAS (ex. action contre la solitude « Ag’écoute »).
Soutenir les familles et les aînés, délaissés par notre société dite « développée »
Le Programme de l’INSERM justifie son existence par le fait que « la France est aujourd’hui l’un des pays d’Europe de l’Ouest les plus touchés par le suicide. » Ne devrait-on par s’interroger en amont sur la prolifération de ce phénomène dans nos sociétés occidentales développées ? Ce serait pour le coup une véritable prévention. Il y aura toujours des suicides, mais le fait que la France soit l’un des consommateurs les plus importants d’antidépresseurs et qu’il ait de surcroit, des suicides en constante augmentation devrait faire réfléchir…
“Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.” a dit Bossuet dont la cathédrale de Metz fut le berceau littéraire. Difficile en effet de résoudre les maux dont on a soutenu l’origine :
- Mai 68 et l’explosion des cadres traditionnels de notre société, la famille en premier lieu : parmi les causes du passage à l’acte suicidaire, figurent la solitude et les problèmes de couple et de famille.
- La faillite de notre système de soins : problème d’accès aux soins, manque de professionnels, coût trop élevé des soins pour les patients.
Des personnels de santé au bord de la crise de nerfs
Pour toute réponse, le gouvernement aggrave encore la pression comptable sur les établissements, en témoigne le discours de la ministre de la Santé Mme Buzyn sur « les performances de l’hôpital public ». Comment désespérer un peu plus notre système hospitalier au bord de l’implosion !
Ainsi, au centre hospitalier psychiatrique de Jury, les personnels ont manifesté mardi contre leurs conditions de travail où ils ne peuvent plus soigner dignement les patients. Ils méritent tout notre soutien.
Présidente du groupe FN/RBM au Conseil municipal de Metz
Conseillère de Metz Métropole
Élue régionale du Grand Est – Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine