Des parents de collégiens obligés de manifester pour que leur enfant puisse aller à la cantine en toute sécurité… c’est possible !
Au collège Taison de Metz, les parents comptaient sur le dispositif proposé lors de l’inscription de leur enfant : fréquentation de la cantine du collège Arsenal, trajet à pieds avec des encadrants. Juste avant la rentrée scolaire, un courrier annonce à 50 familles du centre-ville que leur enfant ne serait pas admis à fréquenter la cantine, car le financement pour 2 accompagnateurs (sur les 8 requis) fait défaut.
Commence alors une bataille de chiffonniers entre d’une part Metz-Métropole (UDI-PS-UMP), qui finançait jusqu’à maintenant, d’autre part le Département de Moselle (UDI-UMP) qui assure que ce n’est pas de son ressort, et enfin le collège et le Rectorat (qui ont fourni par substitution 6 postes sur 10).
Mais personne n’a de solution pour les cinquante familles restant sur le carreau. Devront-elles faire la grève des impôts payés assidûment à ces institutions ? Quelle ligne de l’avis d’imposition supprimer ?
En attendant l’aboutissement des démarches entreprises (une pétition à signer ici, et un rendez-vous à l’Inspection académique), c’est le système D qui prévaut pour des parents avertis parfois le matin de la rentrée…
Cet imbroglio déclenché par le retrait du financement de Metz-Métropole serait-il la réponse du berger à la bergère ? À la rentrée 2013, certaines familles de l’agglomération ont vu exploser leur facture des transports scolaires, que le Département de la Moselle ne voulait plus financer hors de ses compétences, et que Metz-Métropole refusait de compenser. Là encore, le service public est perdant, et les parents-contribuables sont lésés. Cette fois, il est urgent qu’une solution équitable soit trouvée !
Parlons vrai : qui, parmi les ir-responsables politiques , aura l’honnêteté d’expliquer l’origine de cette situation ubuesque ? La France étouffe dans l’enchevêtrement de compétences, de responsabilités, et d’initiatives de son millefeuille administratif. Les baronnets locaux ne résistent pas devant toute incursion excédant leurs compétences, si elle peut leur permettre de faire parler d’eux… Et maintenant que l’argent public se fait rare, il est bien douloureux de faire le tri !
Ils ont gâché la belle idée de Décentralisation, qui devait apporter rénovation et proximité. Elle s’est transformée en cauchemar pour les administrés et les contribuables : tout le monde s’occupe de tout… chacun veut avoir son logo sur chaque opération populaire… mais personne n’est jamais responsable de rien !
« Gouverner, c’est prévoir », dit le proverbe. Ils ont préféré dépenser tous azimuts comme si la manne publique tombait du ciel. À l’heure de faire des choix, ils restent incapables de favoriser les bonnes dépenses, mais continuent de jeter l’argent par les fenêtres en dépenses somptuaires ou pour leur communication.
Et les familles dans l’embarras se serrent la ceinture… Jusqu’à quand ?
Françoise GROLET
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz