Intervention de Françoise Grolet lors du conseil municipal du 30 avril 2015
Pour résumer les orientations 2015 : on a l’impression que la Ville met en avant sa compétence sur le commerce de proximité messin, tout en laissant à Metz Métropole Développement (MMD) une mission d’observatoire du déclin et organisateur des grand’Messes. La nouveauté est la promotion du Palais des Congrès, 350 000 € soit 1/3 du budget.
MMD devient donc responsable d’une nouvelle structure, le Bureau des Congrès, sorti du chapeau après le vote en décembre 2014 de la convention avec M3 Congrès. Après la délégation à GL Events, après la création de la SPL M3 Congrès, une telle abondance de moyens tend à prouver que le remplissage du Palais des Congrès n’est pas si évident : il faut encore aspirer les moyens de MMD au profit du Palais des Congrès, alors qu’on nous disait qu’une fois payé, le Palais des Congrès serait autonome, et alors que s’est ajouté ensuite le poste d’entretien pour 9 M€.
Tour de passe-passe pour afficher des économies budgétaires alors que le budget est en réalité transféré. On a l’impression de voir des joueurs de bonneteau : regardez, j’économise, j’enlève 100 000 € à la subvention MMD au budget primitif, et hop ! Ils réapparaissent sous forme de subvention au budget supplémentaire pour recruter le directeur du Bureau des Congrès ! Et Metz Métropole pour sa part du budget a pratiqué exactement le même jeu !
Sur le commerce messin : vu les problèmes existants, difficile d’entrevoir son avenir sans remettre en cause les orientations, alors que la municipalité ne cesse de communiquer sur le thème « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes socialiste».
C’est déjà une chose d’observer la réalité : le terme de « vacance » est enfin posé ce qui montre déjà que nous avions raison pendant la campagne municipale de tirer la sonnette d’alarme sur les 300 vitrines vides de Metz. Si MMD n’est plus comme dans son rapport d’activité le « manager du centre-ville », alors qui va le faire à Metz, avec quels moyens et quelles directives ?
Il faut écouter les professionnels, sinon la suite ne sera qu’une euthanasie douce, le droit de mourir dans la dignité pour le commerce messin.
Je prendrai pour exemple un problème récurrent qui a enfin surgi aux derniers Etats Généraux du Commerce organisés par MMD, c’est le coût du stationnement, que vous avez évoqué sans enthousiasme, Monsieur le Maire, en ces termes : « les gens sont bloqués psychologiquement par le prix du parking ». Non Monsieur le Maire, il n’y a pas plus de « sentiment de cherté » que de sentiment d’insécurité, il y a des réalités. Quand le chaland paye 7 € pour laisser sa voiture quelques heures au parking, ou qu’il doit revenir alimenter le parcmètre toutes les 2h, c’est autant qu’il ne dépense pas dans les commerces, et la semaine suivante, il va dans les zones extérieures !
Et je n’évoquerai pas la surévaluation des loyers par certains acteurs de la vie messine, ni l’obstination à susciter partout des nouvelles zones concurrentes (sans aller jusqu’à Waves, parlons de Muse dont vous êtes si fiers) alors que notre agglomération est déjà suréquipée, avec un turn over accéléré pour les enseignes nationales, et un manque de compréhension des attentes des commerces indépendants. Si les Etats généraux -tape à l’œil- du Commerce peuvent servir à quelque chose, avec l’édition intégrale des interventions, c’est à rappeler votre engagement à agir sur le stationnement.
La nouvelle orientation de MMD mobilise un budget de 350 000 €. A quoi servait cet argent avant, et qui ne serait plus nécessaire ? Nous ne le savons toujours pas, hormis les efforts d’économies et de mutualisations – louables- réalisés comme dans les autres services.
On ne peut donc que conclure que toutes les actions de l’Agence seront impactées par le Palais des Congrès, comme l’implantation et le suivi des entreprises et des commerces, qui est une mission essentielle à côté de la structuration de filières innovantes, qui elle va bon train.
Cette dernière est portée par l’air ambiant, par le calendrier national pour Lor’NTech, mais l’animation du tissu économique nous donne plus d’inquiétude : dans le contexte actuel de crise de compétitivité et de concurrence entre territoires, tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour offrir un écosystème favorable aux créateurs d’activité.