Au conseil municipal du 1er juin 2017, a été discutée la transformation de l’agglomération de Metz en Métropole. Françoise Grolet est intervenue au nom du groupe Front National – Rassemblement Bleu Marine pour Metz.
Monsieur le Maire, si je partage les enjeux que vous avez cités, j’ai plus de mal avec la réalité qu’on sent derrière…
- Le premier enjeu est que Metz « reste visible dans la compétition ». Certes, il est important, et même gratifiant de faire partie du club des 22 Métropoles françaises, même si c’est au rattrapage… Et le groupe Rassemblement Bleu Marine pour Metz a le souci de voir notre agglomération tenir la place qui lui revient, de par son histoire et ses atouts, dans cette grande compétition des territoires. Mais si le rang de Metz est aussi naturel, pourquoi notre capitale de région a t’elle été déclassée par la volonté du gouvernement socialiste et de la droite alsacienne !
Et ce n’est pas fini : on apprend le départ du siège de la Caisse d’Epargne, de son bâtiment emblématique de la ZAC Amphithéâtre… Est ce que vous confirmez que l’information a été cachée aux électeurs ? C’est ce qu’a écrit le Républicain Lorrain le 16 mai : « La nouvelle n’a guère enchanté le milieu politique et institutionnel messin. D’ailleurs, le vote et l’annonce ont été reportés après le second tour de l’élection présidentielle ». Si c’est vrai, ce manque de transparence est très inquiétant !
- Le deuxième objectif qu’on voudrait partager est : « se donner les moyens de créer de l’emploi ». J’ai entendu certains ici me dire qu’il était criminel de refuser la Métropole, parce que les métropoles concentrent l’emploi. Comme si elles créaient ces emplois… Non, ce sont les entreprises qui créent l’emploi ! Et si les métropoles concentrent l’activité en effet, c’est au détriment des zones rurales qui sont artificiellement asséchées par la désertion des pouvoirs publics.
L’Etat a abdiqué son rôle d’aménageur du territoire, et c’est au contraire à un déménagement du territoire que l’on assiste. Il ne faut pas s’étonner que l’emploi disparaisse quand on ferme un arrêt de gare… une classe puis une école… un bureau de poste… une perception… une gendarmerie… – et aujourd’hui, même les pompiers manifestent à Metz contre le président du Conseil départemental M. Weiten, pour réclamer des moyens !
Cette évolution n’est pas une catastrophe naturelle : c’est le bilan de l’action des gouvernements successifs pour liquider les « zones économiquement non profitables » ou qu’ils jugent telles. Certains élus qui les ont soutenus sont aujourd’hui candidats, et ces pompiers pyromanes, comme votre adjoint aux finances, promettent dans les villages le contraire de ce qu’ont fait leurs gouvernements. Les électeurs ne seront pas dupes de ce double langage !
- Quant au 3ème objectif de la métropolisation : « obtenir des financements spécifiques de l’Etat », c’est donc une réponse à la disette des collectivité organisée par les gouvernements de droite puis de gauche. Nous verrons si le président Macron reviendra sur les coupes sombres imposée aux collectivités locales, lui qui, ministre des Finances de M.Hollande, a contribué à les dépouiller ?
Autant dire que je ne donne pas cher de l’incitation financière attachée au statut de Métropole en ces temps d’austérité. Elle risque fort de suivre le même chemin que les aides à l’application de la réforme des rythmes scolaires. Mais on a bien compris qu’à Metz, vous préférez l’idéologie à l’intérêt des enfants !
J’ai déjà exprimé ce que nous pensons des transferts de compétences, qui transforment peu à peu la commune en coquille vide. Sans surprise, la métropolisation va accentuer cette asphyxie, jusqu’à ce qu’on arrive à l’élection des conseillers communautaires au suffrage universel direct. Certains ici la demandent, d’autres s’y opposent, mais ils accompagnent le mouvement qui y mène, et ensuite ils nous dirons que c’est inéluctable…
Il faut savoir qu’il en sera alors fini de l’organisation territoriale à la française. Voilà les raisons de fond qui nous poussent à ne pas soutenir cette métropolisation, et à dire : Vive la Commune !
Les élus du groupe Rassemblement Bleu Marine pour Metz soutiennent la démocratie de proximité et votent donc contre « l’antichambre de la mort des communes » comme l’a qualifié Mme Zimmermann chef de file de la droite messine, laquelle a immédiatement après voté POUR !
Explication de vote :
Monsieur le Maire, vous parlez de renforcer le sentiment de métropolisation : mais ce sentiment n’existera jamais car il ne correspond à rien de réel, pas plus que la citoyenneté européenne ou la citoyenneté mondiale, c’est un non sens total.
Certains font croire que les communes ne trouveront leur salut que dans la métropolisation, en poursuivant ce processus de fusion/acquisition (là, je ne parle pas des petites communes qui se regroupent). Ce sont les mêmes dirigeants qui ont méthodiquement mis en oeuvre pendant 40 ans la désertification rurale. Comment les croire, quand les mêmes (comme M. Toulouze votre adjoint aux finances en campagne) font de belles promesses sur les commerces de proximité ou les services publics accessibles… et pourquoi ne pas nous dire que les impôts n’augmentent pas à Metz tant qu’il y est ?!
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
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