Au nom des élus Front National – Rassemblement Bleu marine pour Metz, Françoise Grolet a pris la parole sur le budget 2016 au Conseil de Metz Métropole, lundi 4 avril 2016.
Monsieur le Président,
En novembre 2014, vous avez eu une occasion unique de revenir au bon sens, quand le Conseil communautaire a été convoqué pour débattre de l’opportunité de réaliser le Palais des Congrès. De nombreuses voix se sont alors élevées pour dire stop. Pour ma part, j’avais présenté une supplique. Pour le Centre Pompidou noyé dans le paysage, pour le centre-ville étouffé, pour les communes de l’agglo embarquées dans cette aventure, et enfin pour nos concitoyens qui n’en peuvent plus. Plus du tiers du Conseil a exprimé un désaveu inusité, du jamais vu à Metz-Métropole : 34 élus contre, 4 abstentions, et 69 pour.
On sait comment vous avez tranché ce conflit, puisque jeudi, ce chantier sera inauguré. Pur hasard de calendrier bien sûr… c’est le même jour que le Conseil des ministres franco-allemands à Metz ! Le Président et la Chancelière seront certainement occupés plus utilement, c’est donc à Manuel Valls que vous tendrez la truelle et le béton pour sceller la première pierre. À votre place, je ne serais pas tranquille pour le PdC avec un tel parrainage, Valls étant depuis qq jours, auprès du Président le plus impopulaire de la Ve, le premier ministre le plus impopulaire après 2 ans de fonction avec 27% d’opinions favorables ! La bonne fée que vous avez choisie pour se pencher sur votre Palais des Congrès finira t’elle aussi bas que celle qui inaugura votre très cher bus diesel Mettis : JM Ayrault, à 16% ! Tout un symbole pour cette discussion budgétaire, tant Mettis et Palais des Congrès sont emblématiques des mauvais choix qui grèvent lourdement les finances de notre agglomération.
J’évacue par avance la réponse de votre VP aux finances qui nous a déjà dit en substance : « circulez, y a rien à voir », le Mettis est là, et revenir sur le Palais des Congrès nous coûterait de l’argent. Oui, mais si on ne regarde jamais dans le rétroviseur pour en tirer des informations, la conduite devient risquée, elle frôle la fuite en avant ! D’autant plus inquiétante que si nous n’avons pas le droit de rappeler le passé pour éclairer les difficultés actuelles – les accidents de parcours du budget Mettis – nous n’avons pas non plus voix au chapitre pour proposer de changer de direction, ou de mettre la pédale douce. Aucune concertation dans les commissions thématiques pour proposer des pistes d’économies comme l’an dernier, aucune alternative, finalement, dans votre choix déjà arrêté : augmenter la fiscalité.
Alors puisque vous n’entendez pas les suppliques, je vais protester.
Protester contre ce budget que vous présentez en hausse avec une inconscience assez incroyable : c’est pas notre faute, c’est l’Etat qui serre la vis, c’est la crise, c’est la frilosité de JM Rausch, c’est l’égoïsme de nos voisins du nord de l’agglo qui ne veulent pas partager, et enfin… c’est si peu de choses, un petit point de fiscalité ! Les ménages de l’agglomération nous doivent bien ça, on va leur offrir un Palais tout de même… les entrepreneurs comprendront, ils n’en sont plus à ça près… et les maires n’auront qu’à aller faire de la pédagogie auprès de leurs concitoyens exaspérés ! Parce que, même si votre Vice président qualifie ces propos d' »alarmistes », un petit point de fiscalité, c’est + 9,92% de taxe d’habitation, + 91,74 % de taxe foncière bâtie ! Le comble du mépris restant de nous dire que 45 € ce n’est pas grand chose ! Donnez les aux contribuables, si ce n’est pas grand chose pour vous !
Nous protestons aussi, ce soir, contre vos choix démesurés et inopportuns qui se confirment dans le nouveau Plan prévisionnel d’investissements, je les ai démontrés tout à l’heure.
Lors du DOB, nous avons été plusieurs à vous demander de ralentir le rythme de certaines dépenses et de vous concentrer sur nos compétences. J’ai même été frappée d’entendre l’une de vos nouvelles opposantes vous lancer : « On ne peut pas tromper les gens éternellement » ! Quel désaveu de la part de ceux qui vous ont fait élire président de Metz-Métropole et parfois sont du même parti que vous !
Les propositions du Front National ont été balayées avec mépris comme « instillant un venin populiste » pour l’un, « extrêmement pénible » pour le maire de Metz, « dénigrement dans une période où il faudrait être unis » selon vous-même.
Monsieur le Président, comme certains ont la mémoire courte dans ce Conseil ! Souvenez-vous du Conseil communautaire de décembre 2015, le lendemain du 2nd tour des Régionales où le système en place avait eu si chaud… et finalement gardé la main, au prix d’une compromission totale du politique.
Que n’a t’on pas entendu, ce soir là, sur votre quête existentielle pour tenter de comprendre la « crise d’identité » des électeurs FN et des abstentionnistes ! Il y avait « urgence absolue » selon D Gros, nécessité pour une autre élue d’un « examen de conscience » pour répondre à cette « perte de confiance », et enfin, appel à la sobriété fiscale parce qu’« il ne faut pas faire le jeu du FN » ! S’il fallait illustrer la pédagogie du vote FN, ces propos valent de l’or ! Mais ces bonnes intentions n’ont pas duré plus longtemps que l’installation du nouveau Conseil régional à Strasbourg, le naturel revient au galop, et les vieilles recettes avec :
- Metz-Métropole ne peut pas s’endetter plus : je rappelle que notre capacité de désendettement atteint 14 ans et 8 mois, or 15 ans marque le seuil du surendettement,
- une autre de vos recettes a déjà été largement goûtée l’an dernier, l’augmentation des tarifs,
- pour vous, c’est donc tout à fait naturel d’en venir à augmenter les impôts ! Si les partis dits « de gouvernement » savaient faire autre chose, ça se saurait, et la France ne serait pas un pays surendetté et surtaxé. Mais le plus choquant pour nos concitoyens est de voir le Président de Metz-Métropole, qui veut incarner le centre et la droite, main dans la main avec le maire de Metz socialiste, aller fouiller dans la poche des contribuables, qui eux, sont amenés tous les jours à faire des choix !
Plus de 6 millions d’euros seront prélevés en plus cette année. Et on entend ici réclamer une nouvelle taxe transport expérimentale pour les grand-estiens ? Les grands-orientaux, je ne sais comment les nommer…
Changer de politique devient urgent. Et c’est possible, comme l’a confirmé un débat télévisé récent de Public Sénat sur le thème « le Front National, en passe de réussir sa gestion municipale ».
Nos concitoyens ne sont pas des moutons qu’on peut tondre à volonté. Ils ont le droit, même si cela vous agace, de « pleurer sur le lait renversé » expression révélatrice employée par votre VP aux finances. Mais ils ont surtout le droit , et même le devoir, de renvoyer les auteurs de ce gâchis ! Beaucoup l’ont compris en 2015, élections européennes et régionales. Et nous avons la certitude que l’arrogance des « serial-taxeurs » de Metz-Métropole va motiver nos concitoyens qui s’abstenaient ou votaient encore pour l’UMPS, à se tourner, eux aussi, vers le Front National.
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
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