La labellisation de la Ville de Metz en ville d’art et d’histoire est une évolution normale dans la valorisation du patrimoine de notre ville qui est remarquable.
Nous avons hâte de connaître la décision de l’Unesco en ce qui concerne notre classement parmi les heureux lauréats. L’élargissement de huit fois du secteur sauvegardé prouve que la ville forme un tout et qu’il y a une synergie dans le patrimoine.
Nous pouvons tout même émettre une réserve face au changement de visage de Metz suite aux nombreux travaux. Une critique que nous entendons souvent est « Metz une ville aux poteaux gris ».
En effet lorsqu’on circule à Metz, on est saisi par cette invariable forêt de poteaux gris. C’est assez gênant lorsqu’il y a des aspects esthétiques à faire valoir. Même si cela peut vous paraître insignifiant, la question se pose car cet aspect reste important aux yeux des visiteurs.
De même, la question de la signalétique qui n’est toujours pas réglée puisque beaucoup de critiques lui sont faites, notamment sur son « look » très design qui n’est pas lisible recto-verso, elle est à une hauteur invisible des piétons et l’est encore moins pour les cyclistes.
Un autre point qui concerne la rédaction du guide. S’agissant d’une collection du Ministère de la Culture, nous nous attendions à ce qu’il ait son propre comité de rédaction. Or d’après le rapport, les textes doivent être fournis par la ville, par les historiens, les personnes attachées au patrimoine et la partie édition, à priori par le ministère. Il aurait logique que l’on ait des avis d’experts extérieurs qui jugent par eux-mêmes et qui font valoir de façon unanime et sans parti-pris les qualités de la ville.
Toujours un autre regret, vous direz peut-être que nous sommes des passéistes mais malheureusement, notre ville qui était un exemple au niveau de l’écologie urbaine est passée par le stade de ville minérale. Ce que nous déplorons car une ville végétales parsemées d’arbres est tout de même plus agréable qu’une ville avec des problèmes de pavés, des voies qui s’affaissent et des travaux perpétuels : un état qui n’arrive pas se stabiliser.
D’autant plus que nous craignons pour notre patrimoine arboré puisque d’avis d’expert, les arbres qui ont souffert des travaux, ont une sorte de « traumatisme de la racine » et peuvent ainsi voir leur longévité réduite..
En tout cas oui pour une ville classée Unesco mais on espère qu’elle fera l’unanimité.
Bérengère Thomas
Conseiller municipal de Metz