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La conseillère municipale d’opposition sera candidate aux prochaines élections départementales. Sa présence à la Ville et à Metz Métropole l’aide à affûter ses arguments.
Quel bilan tirez-vous après neuf mois au conseil municipal de Metz ?
Françoise GROLET : « Je suis passionnée par ce mandat. Notre action touche vraiment à la vie quotidienne des gens…
• Vous avez aussi découvert le mandat de conseiller communautaire à Metz Métropole.
« C’est très différent du conseil municipal, qui est un peu un théâtre, où chacun joue son rôle. On sait que l’opposition n’y pèse guère. À Metz Métropole, les maires ne sont pas envoyés par un parti. Du coup, ça tangue un peu plus. Il y a des possibilités d’intervention, de faire bouger des lignes…
• Vous continuez de lutter contre cet équipement. N’est-ce pas vain ?
« C’est un projet qui n’a pas fait l’unanimité. Cela n’a troublé personne que des maires se prononcent contre. Rien n’a été revu dans ce projet malgré cette opposition…
• Comment abordez-vous les élections départementales de mars prochain ?
« J’ai l’impression que ces élections n’intéressent pas les citoyens. Nos concitoyens ont tellement de soucis et d’incertitudes qu’aller dire « Votez pour moi » dans trois mois… (moue) On ne sait toujours pas ce que vont devenir les départements, ni quelles seront leurs compétences…
• Pourquoi ?
« Terra Lorraine, par exemple. Je m’y suis opposée dès que j’ai lu la première présentation de cette réalisation. On a joué avec un espoir crucial, celui de l’emploi…
• Depuis le dernier congrès, vous n’êtes plus au bureau politique du FN.
« J’ai été réélue au comité central. Marine Le Pen a réorienté le bureau politique. N’étant ni maire, ni parlementaire, je n’avais pas de raisons d’y figurer. Je me suis beaucoup recentrée sur Metz durant cette élection. Il n’y a pas de sanction vis-à-vis de moi. »
• Quel regard jetez-vous sur ce qui arrive à Fabien Engelmann, le maire d’Hayange ?
« C’est un regard désolé. Il y a une grande attente vis-à-vis du Front national…
• Le jour même d’une seconde fusillade à Paris, où une policière a été tuée, vous avez réclamé de l’armement pour la police municipale de Metz. N’est-ce pas une tentative de récupération politique ?
« Cela suivait l’actualité du jour. J’ai été sollicitée par des personnes et une réelle demande de la police municipale. Ce n’était pas une rupture du climat de communion…
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Françoise Grolet est une pure et dure. L’élue Front national suit la ligne du parti au plus près. Dès le lendemain de l’attentat chez Charlie Hebdo et le jour même de la fusillade à Montrouge, elle envoyait un communiqué de presse pour réclamer des armes pour la police municipale. La demande est surprenante : la jeune femme tuée par surprise ne s’attendait pas à être une cible et le policier entraîné qui servait de garde du corps à Charb n’a pas eu le temps de faire usage de son arme.
L’élue d’extrême-droite utilise avec habileté les arguments de son parti. Il s’agit de jouer sur les peurs d’une nation. Cadre du FN de longue date, installée dans le paysage électoral de Metz, elle sait aussi parler d’urbanisme ou de social, dans un discours rationnel et pas plus bête qu’un autre. En citoyenne touchée, Françoise Grolet a participé aux hommages, où elle a été huée. C’est oublier qu’elle a été élue au conseil municipal de Metz avec près de 6 000 voix. Les prochaines élections de mars montreront si la ligne qu’elle suit mobilise toujours plus – ou si ceux qui se sont rassemblés si nombreux après les attentats poursuivront leur action en votant et faisant voter. |