La municipalité a engagé un plan de rénovation énergétique d’installations sportives pour 5 millions €. La piscine Lothaire a réouvert le 2 juin 2014 après les travaux effectués par le groupement ENGIE COFELY.
Fermeture 10 juin en raison d’un fort taux chloramine dans l’eau. Mars 2015, nouvelle fermeture, une gaine de ventilation menace de s’effondrer (entretemps, Belletanche puis Luxembourg ferment pour des incidents). De l’air 100% neuf est injecté dans le circuit. Même problème, même traitement en octobre 2015. Le 3 novembre, Lothaire ferme à nouveau jusqu’en avril 2016, quand 12 maîtres-nageurs exercent leur droit de retrait pour des problèmes récurrents de santé au travail (maux de tête, irritations).
« Piscines de Metz : la fin de la galère » titrait le Républicain Lorrain du 23 mars 2016.
Belkhir Belhaddad l’assure : « Toute cette histoire ne coûtera pas un centime au contribuable messin. Réparations, pénalités et perte d’exploitation : tout sera pris en charge par Engie-Cofely. Nous avons pris nos responsabilités dans ce dossier, eux aussi » précise l’adjoint aux sports messin.
Alors, que s’est-il passé pour qu’on nous présente aujourd’hui une transaction où la Ville ne trouve pas son compte ?
Notre partenaire pour 8 ans, Engie Cofely devra en effet payer à Metz la somme de 70 000 € en perte d’exploitation, alors qu’en face, on a deux coûts dont le premier dépasse déjà ce montant, en oubliant donc l’indemnisation de la « perte d’image conséquente pour la Ville » comme dit le rapport, et la perte de service public pour les usagers.
➤ les seules pertes de recettes (environ 16 000 € entrées à l’unité, 23 000 € de remboursement de leçons, 40 000 € de prolongations d’abonnements de 5 mois) sont évaluées à 80 000 €
➤ et on passe aussi à la trappe le coût du personnel en arrêt ou qu’il a fallu réaffecter pendant la fermeture. Cela, ENGIE refuse de le prendre en compte au prétexte que la Ville a, de toute façon, obligation de payer les postes de ses agents titulaires !
La Ville avait pourtant eu la prudence de faire appel à un bureau d’études indépendant, on ne peut imaginer que cet expert prescrive des travaux superflus. D’autant qu’ils ont pour objet de sécuriser l’alimentation air/eau en cas de pics d’affluence ! Le responsable travaux les décrivait ainsi en janvier 2016 : « on ajoute un complément pour le confort des maitres-nageurs, même si la qualité de l’air et de l’eau a toujours été conforme à la règlementation »
Discours de la représentante de GDF Suez, le 4 juin 2014.
Cette transaction s’apparente donc bien à un marché de dupes.
Je ne parlerai même pas des engagements proclamés lors de l’inauguration de la piscine rénovée, où vous parliez monsieur le maire d’une « piscine intelligente » qui économiserait 30% de consommation énergétique. Oui, ENGIE COFELY, notre partenaire pour 8 ans, devra bien payer des pénalités cette année pour la non atteinte des objectifs : la somme de 45 539 € était indiquée dans la version 1 de la délibération, il serait intéressant de nous dire où en sont les objectifs (en janvier 2016, la réduction de dépense énergétique était seulement de 3 à 4%).
Discours de Dominique Gros, le 4 juin 2014.
Était-ce donc bien utile de tant presser les travaux comme en a témoigné la directrice d’ex GDF Suez, et de tant communiquer sur cette si ambitieuse politique, où une passoire énergétique comme la piscine Lothaire se transforme en cocotte-minute pendant presque 2 ans ?
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
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