(3 – Intervention de Françoise Grolet sur le vote du budget 2015 de Metz-Métropole, 13/04/15)
« Je parlais en introduction de l’enchevêtrement des compétences, le Conservatoire Gabriel Pierné en est un exemple : la baisse inexorable des subventions concerne autant le ministère de la Culture qui porte ici mal son nom, que l’ex-Conseil général qui se vantait avant les élections d’avoir pour priorité le « développement des enseignements artistiques ». Avec une subvention passée de 230 884 en 2004 à 80 000 € l’an dernier ! En 2004 l’Etat donnait 308 000 €, en 2015 il ne donne plus rien, et le Conseil départemental… c’est pour 2016 ?
Metz-Métropole est responsable du Conservatoire, comme du Centre Pompidou Metz, pour qui nous avons compensé la défection de la Région.
Or que fait-on face à ces baisses de subventions ? On pioche dans le porte monnaie des familles !
Dans les tarifs de la prochaine rentrée, tout augmente ! Les 1500 élèves du Conservatoire de Metz seraient-ils des privilégiés ? au contraire, le Conservatoire est un des instruments de l’élitisme républicain. Une saine gestion consisterait à stabiliser l’entretien des structures dont nous avons la charge, avant d’en créer de nouvelles ou de multiplier l’événementiel.
Sur l’Opéra-Théâtre, les justifications politiques peuvent porter des paradoxes : on revendique de ne pas imiter la politique de cachets démesurés des opéras voisins, mais on sait imiter ces mêmes voisins quand il s’agit d’augmenter les tarifs (+7,5%) ! Par ailleurs, si certaines décisions menant aux économies sont positives (internalisation de la documentation, plus de coproductions et de reprises), on ne peut écrire que ces politiques « n’affectent en rien la qualité de la programmation » alors qu’il a fallu remodeler le programme en annulant certains spectacles.
Centre Pompidou Metz : même si la mise en réseau est en soi bénéfique, on a l’impression que le partenariat avec le Musée pour l’exposition actuelle Tania Mouraud, sert à délocaliser les coûts de ses expositions, en plus d’autres sites culturels messins tournés vers l’art contemporain. Par ailleurs, je m’étonne du montant de 200 000 € provisionné pour travaux de gros entretien-réparations possibles (au conditionnel) dans les années à venir : n’est ce pas manifestement sous-évalué, vu le feuilleton à épisodes de la toiture du Pompidou ?
Archéologie préventive : le déséquilibre contraignant à subventionner le budget annexe devient inquiétant : les dépenses augmentent fortement (10,36%) et les recettes diminuent (du fait de la difficulté à gagner de nouveaux marchés). Cela laisse planer un doute sur la pertinence de la création de cette entité, puisqu’en 2012 on a versé 274 000 €, en 2013, 470 000 €, en 2014, 590 000 €, et cette année 750 000 € ! On n’en est pas au niveau du déficit Mettis, mais combien l’an prochain ? »
Françoise GROLET
Conseiller municipal de Metz
Conseiller de Metz-Métropole