Intervention au conseil municipal du 27 octobre 2016 : Dénomination de voies publiques.
Comme l’ont précisé les orateurs précédents, aucune des nouvelles rues n’a de nom de femme, mais Mme Zimmermann ne sera qu’à moitié déçue dans la mesure où elle sera à moitié contente puisque la rue Célestine Michel (*) a été doublée.
En revanche je doute que votre adjoint à l’économie, notre collègue Thierry Jean goûte le nom de la rue des Sochiers et du chemin des Foulonniers .
En effet ces rues portent le nom d’anciennes corporations messines et si j’en crois l’entretien qu’il a donné au Républicain Lorrain il y a 15 jours, sa référence intellectuelle, excusez-du peu, est Le Chapelier.
Pour mémoire Le Chapelier est l’auteur de la loi qui porte son nom et qui le 17 juin 1791 supprima les corporations mais aussi les rassemblements paysans, ouvriers ainsi que le compagnonnage.
Dans son œuvre majeure, « Le capital », Karl Marx cher à nos collègues communistes, disait que cette loi est un véritable coup d’état des bourgeois.
Jaurès pour nos collègues socialistes parlait d’erreur terrible. Bref, le partisan de la liberté, du renard libre dans un poulailler, l’horreur ultralibérale dans tout son cynisme.
J’ajoute et on le sait moins que Le Chapelier était membre du lobby négrier anti-abolitionniste.
Pour ma part, M. le Maire, je considère que nul homme censé, véritablement humain ne peut prendre pour référence intellectuelle un tel individu !
Célestine MICHEL (1875-1957) Célestine Anne Marie Michel (appelée également Anne-Marie Célestine Michel) est née à Metz dans une famille aisée de minotiers. Orpheline, elle suit une éducation pieuse et rigoureuse sur le plan scolaire. Vers 25 ans, elle crée et dirige le Patronage Sainte Cécile, qui encadre des filles d’ouvriers. Elle achète l’Hôtel de Burtaigne, maison natale de Caroline Colchen, fondatrice des Filles de Saint François de Sales, s’investit dans les bonnes œuvres et fait construire la salle Saint Bernard au 26 rue Haute-Seille à Metz pour abriter les femmes seules. Héritière d’une fortune, elle fonde en 1916 à Chazelles un orphelinat dont le président est Monseigneur Pelt et le parrain Robert Schuman. Elle y cache des personnes pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle côtoie la Société d’Histoire et d’Archéologie de la Lorraine, et fait restaurer des bâtiments comme la Maison des Têtes à Metz. Artiste, ses aquarelles et ses écrits lui valent une médaille de l’Académie Nationale de Metz. Célestine Michel décède à Metz en 1957, après avoir légué toute sa fortune au Département et à l’Évêché pour continuer son œuvre.
Thierry Gourlot
Conseiller municipal de Metz
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