Au terme d’une brève session émaillée d’incidents de séance opposant le FN au reste de l’assemblée, la majorité Richert a validé le nom de la Région choisi par les internautes. Grand-Est est née officiellement.
Françoise Grolet priée de tomber l’écharpe aux couleurs de la Lorraine que la Messine arbore sur les bancs du FN. Philippe Richert relaie la requête expresse de Marie-Louise Kuntz (Groupe majorité) et ouvre le débat.
« Trop heureux d’être grand-duc du Grand-Est », raille en écho Hombeline du Parc (FN). Sans ciller, Philippe Richert plaide pour « le respect des équilibres territoriaux » mais, désormais patron de l’ensemble, il doit endosser les critiques suscitées par la réforme. L’occasion est trop belle pour Florian Philippot de fustiger « ces [Régions], gros machins coûteux et pléthoriques voulus par Bruxelles ». Lequel s’en prend ensuite au président de l’Association des Régions de France (ARF), l’accusant de ce tropisme parisien chargé de toutes les suspicions.
A l’instar de la procédure choisie, qualifiée « d’usine à gaz », la dénomination Grand-Est donne de l’urticaire au FN. Il votera contre. « Ridicule », « détaché de toute réalité » tacle Philippot. « 3,9 % des habitants ont voté pour et vous appelez ça un plébiscite ! », s’égosille à son tour Pascal Erre. Conspué par des socialistes prenant un malin plaisir à taxer le FN d’« extrême droite », Erre met alors le feu aux poudres en retournant un « fascistes ! » à ses détracteurs. Salves auxquelles Patrick Thil (Groupe majorité) oppose une parabole gaullienne : « Je m’envolais vers l’Orient compliqué avec quelques idées simples. »