Intervention de Thierry Gourlot lors du conseil municipal du 29 octobre 2015
La halte de Metz-Nord, mise en service le 17 août 1908 a succédé et remplacé la gare de Metz Devant-les-Ponts bâtie en 1854.
J’ai trouvé dans l’ouvrage, « Le chemin de fer et la gare de Metz » paru en 1990, aux Editions Serpenoise, de feu, mon collègue cheminot et ancien Président de l’Académie Nationale de Metz, je veux parler d’André Schontz, une évocation historique que je souhaite vous narrer et je connais votre intérêt M. le maire pour l’histoire, en particulier messine. Je cite donc, en résumant, André Schontz :
« L’arrivée des chemins de fer bouleverse les habitudes des messins, les habitants des quartiers de Chambières, de Pontiffroy et de St-Vincent s’inquiètent de ce que le « mouvement général de la cité ne se déplace vers la porte Serpenoise en laissant les trois quarts de la ville s’épuiser dans une torpeur morbide ».
Une pétition de plus de 500 signatures est déposée en août 1852, chez le maire de METZ pour : « Afin de le supplier d’intervenir auprès de la Compagnie de Chemin de Fer afin de modifier son tracé pour « éviter la ruine complète de leur quartier ».
Le 25 janvier 1853, le Conseil Municipal de Metz, vote une subvention fixée à la moitié de la dépense des travaux militaires, la gare étant établie sur le glacis des fortifications (soit 40 000 Francs)
Le Génie, (donc l’Armée) s’y opposant, la gare est déplacée hors du glacis.
Déplacée par la volonté des militaires, la ville ne verse pas à la Compagnie les 40.000 F promis.
Cette polémique entre la Ville de Metz et la Compagnie de Chemin de Fer fait une victime.
Il s’agit de M. Le Joindre, alors, ingénieur en Chef des ponts et chaussées du département de la Moselle et auteur du projet de chemin de fer entre Metz et Thionville. Mais il est aussi, et ce depuis 24 ans, conseiller municipal de Metz. Il ne peut prendre parti ni contre le projet qui lui est si cher, ni contre la ville qui lui est aussi cher et se trouve contraint de démissionner de son mandat.
La Compagnie de l’Est réclame à la ville cette subvention, en 1855, 1857, 1858, 1860 et 1861.
Cette dernière année, elle est sur le point d’intenter une action en justice contre la ville.
Mais lors d’une de ces séances, 4 février 1861, la ville décide qu’elle ne doit rien à la Compagnie…
La suite, hélas, ne nous est pas connu, du moins pour l’heure, l’historien du chemin de fer n’a pas trouvé d’autres documents sur cette affaire et pense que la lenteur de la procédure a conduit à son oubli après 1870.
Cette digression historique, pour dire que la participation de la ville à hauteur de 461 058 euros aujourd’hui vaut bien la subvention de 40.000 F promise à l’époque.
Ainsi les plaies du contentieux passé entre l’un des ancêtres de la SNCF et notre noble institution s’étant refermées, souhaitons longue vie et plein succès à la halte ferroviaire de Metz-Nord.