Intervention de Françoise Grolet lors du conseil municipal du 30 avril 2015
Le gouvernement organise la prochaine Conférence franco-allemande transfrontalière les 6 et 7 juilet 2015 à Metz.
Cette bonne nouvelle me donne l’occasion d’un plaidoyer pour l’enseignement de l’allemand, la langue du voisin, menacé par la réforme du collège annoncée par la ministre de l’Education Nationale.
Selon les chiffres tout récents de l’office de statistiques allemand (DESTATIS 24/04/15) la France reste en 2014 le premier partenaire économique de l’Allemagne, devant les Pays bas et la Chine. Mais la balance commerciale reste en faveur de l’Allemagne (100 Milliards d’importation contre 67 milliards d’exportation).
D’autres chiffres aussi récents du bureau de placement transfrontalier Sarrebruck/Sarreguemines confirment l’importance du marché du travail allemand pour nous : le déclin démographique et la bonne santé économique relative de l’Allemagne nous ouvrent des perspectives, à une condition : maîtriser l’allemand.
Dans ce contexte, l’organisation de la prochaine Conférence franco-allemande transfrontalière à Metz nous donne l’occasion de mettre en cohérence les discours et les actes, sous peine de se limiter encore une fois à ces grands machins inutiles qui pullulent malheureusement dans nos relations européennes.
Alors que la Sarre développe une stratégie France très volontariste, avec pour objectif le bilinguisme de tous les enfants sarrois, il est incompréhensible que le gouvernement français ne propose en retour, sous couvert de démocratisation, que la suppression au collège des classes européennes, des classes bilingue, et le saupoudrage d’heures d’enseignement des langues vivantes..
Cette décision qui provoque l’incompréhension de nos voisins allemands est un très mauvais coup porté à la pérennité de l’enseignement de l’allemand, déjà en recul même en Moselle. A Metz, cela signifiera l’extinction d’une filière qui était complète (soutenue par le dispositif Trilingua) de la Maternelle à l’enseignement supérieur (*). C’est une chance pour les jeunes Messins, qui mériterait au contraire d’être proposée plus largement.
Françoise GROLET
* : École maternelle biculturelle St Maximin – école biculturelle primaire Gaston Hoffmann – Collège Taison (+ classes bilangues + classes européennes dans plusieurs collèges messins) – AbiBac au Lycée Fabert – ISFATES et depuis la rentrée 2015, ouverture d’un CFA franco-allemand au lycée de l’automobile de Marly.
** Si Aurélie Filippetti avait été présente au Conseil municipal… aurait elle répété sa condamnation de la réforme Vallaud-Belkacem (comme sur LCP le 17 avril 2015 ) ou bien aurait-elle désavoué la motion ci-dessous de Dominique Gros ?
… »maîtriser l’allemand. »…un double-sens amusant ! Bref, d’accord avec ce texte. Et dans une autre perspective, l’esprit, car il faudra expliquer comment on pourra se passer de la langue des grands musiciens, des grands peintres, des grands physiciens, des grands scientifiques, des grands architectes et des grands philosophes presque tous allemands…Supprimons alors le Français pour en finir, et nous aurons alors un Monde minérale et infirme, sans Céline, sans Monet, sans Molière, sans Guitry…mais avec Belkacem et Hollande et Valls…imaginable ?…