Les enfants vont jouer une fois de plus les cobayes dans la « course à la réforme » des ministres successifs de l’Education, et ce dès septembre 2013 pour les petits Messins. Passés sous Sarkozy-Darcos en 2008 à la semaine de 4 jours, les voilà revenus sous Hollande-Peillon au mercredi travaillé. La parenthèse est refermée, satisfaisant les spécialistes qui condamnent les journées trop chargées de nos enfants.
Si l’on doit se réjouir que les besoins des enfants soient mieux respectés, le flou le plus total subsiste sur les modalités qui vont s’appliquer à la rentrée prochaine, laissant aux Messins un sentiment de précipitation. Après la réunion d’information du 14 mars dernier à l’Hôtel de Ville, les représentants des parents d’élèves et les enseignants restent dans l’expectative (contenu des activités, articulation avec l’enseignement) et ressentent l’annonce non concertée de Dominique Gros comme une velléité de devenir le chouchou de M’sieur Peillon.
La nouvelle réforme aura un coût annuel considérable de 900 000 euros pour la municipalité de Metz à partir de 2014 (en 2013 elle recevra le bonus du gouvernement aux premiers de la classe, soit 50 % des dépenses) plus le coût pour l’Etat et la Caisse d’Allocations Familiales (non encore engagée). Au final, ce sont bien les parents d’élèves qui seront doublement taxés : en tant que contribuables évidemment, mais également contraints d’adapter le quotidien familial aux nouveaux rythmes (changement ou extension du mode de garde, modification des horaires de travail). Encore plus d’enfants dans les rues avec la clé autour du cou : c’est le résultat prévisible des décisions municipales, aggravé par le refus d’ouvrir la cantine le mercredi midi !
La réforme des rythmes scolaires est finalement l’arbre qui cache la forêt en feu, car le problème de fond de l’Education nationale reste entier : 24h ou 26h à l’école, pour quoi faire et pour quel résultat ? Les enquêtes internationales voient la France baisser inexorablement dans les classements ; la seule chose qui progresse à l’Education nationale, c’est le budget du Ministère, pendant que les enseignants vivent de plus en plus mal un métier dévalorisé, souvent très difficile à exercer, sans soutien, soumis à l’instabilité chronique des consignes. Ce n’est pas une énième réforme mais un véritable changement de cap qu’il faut opérer d’urgence pour enrayer ce déclin, dramatique pour des générations de jeunes sacrifiés sur l’autel du pédagogisme par les gouvernements de gauche comme de droite. Les enfants des milieux les plus défavorisés en sont les premières victimes, la famille n’étant pas en état de pallier aux carences de la formation initiale. La priorité doit revenir aux savoirs fondamentaux, la maîtrise du Français et du calcul, la connaissance de notre histoire et de notre géographie, ainsi que la restauration de l’autorité et un ferme traitement de l’absentéisme.
Françoise Grolet et le Front National de Metz regrettent qu’une fois de plus, la municipalité socialiste, si imbue de « démocratie participative », n’ait pas, avant de trancher, consulté les premiers concernés, parents et enseignants. Ils dénoncent la propension de Dominique Gros à « delanoëiser » et « filipettiser » Metz, qui devrait devenir une « ville pilote » des expérimentations du Ministre de la Culture, bouleversant les projets d’école existants.
Ils s’engagent à proposer aux Messins des referendums sur les choix qui engagent leur quotidien, pour faire vivre la démocratie locale.
Françoise Grolet,
Conseiller régional de Lorraine, membre du Bureau politique du Front National.