Conteneurisation des ordures en Centre-Ville : acte 1 sur 3, le 13 janvier 2017
Depuis le lancement du Plan Conteneurisation des ordures ménagères à Metz, les réunions de quartier se suivent et se ressemblent. On aurait pu penser que les expériences chaotiques d’un quartier serviraient de leçon à la municipalité pour appliquer leur plan au quartier suivant, mais ce n’est pas le cas… ou si peu !
L’adjoint au maire chargé de la propreté, Jean-Louis Lecoq, a pourtant reconnu l’échec de la conteneurisation de Metz, mais il prétend que nos dirigeants ont évolué : « On a su entendre les difficultés des personnes qui ont vécu la conteneurisation au Sablon, à Nouvelle Ville, à Devant les Ponts ». Déception intense pour les citoyens du centre-ville qui imaginaient qu’ils participaient à une réunion de concertation. D’ailleurs, plusieurs ont quitté la salle dès qu’ils ont compris que l’information circulait à sens unique.
L’impression finale est que les interrogations de l’assemblée n’étaient ni recevables ni pertinentes.
Les habitants ne comprennent pas le double discours de la municipalité :
- la Municipalité dit que « La collecte en sac devient interdite » : ce serait une obligation légale. Puis on entend que c’est seulement une question de recommandations…
Alors, Metz-Métropole était-elle contrainte de dépenser pour la Conteneurisation 25 M € (+ 10 M€ entre 2010 et 2015) ? N’a t’on pas écrasé une mouche avec un marteau-piqueur ? Une retraitée aux moyens très modestes a posé la question du coût du système, mais le prix des sacs poubelle qu’elle devra acheter ne semblait pas déranger. Comme entendu à Ste Thérèse : « Au final, plus on trie, plus on paye ! » Même peine pour les commerçants et artisans (hyper-centre mais aussi Sablon, Outre-Seille, Nouvelle Ville), pour qui le travail d’enquête aboutira à payer une nouvelle taxe, la Redevance spéciale. - La Municipalité dit que le système du « fini quitte » (qui incite les agents à travailler à la hâte, avec des risques pour leur santé) est toujours la règle à Metz, mais comme la durée de collecte avec ramassage mécanique est de +25%, le gain de temps est annulé. En fin de réunion, on entend : « le fini quitte, c’est terminé ». Alors ?
- La Municipalité répète sur un ton rassurant que tout est à décider de façon proactive. Puis on entend : « les sacs c’est terminé, on ne fera pas marche arrière » : après deux autres réunions en mars et juin, le système s’appliquera partout en octobre 2017.
Alors – a conclu un participant – sommes-nous venus participer à une concertation, ou à un simple inventaire des besoins en bacs poubelle ?
Les habitants s’inquiètent de ne pas avoir de réponse à des questions très concrètes.
- « Les bacs et les claustra seront-ils plus esthétiques qu’ailleurs ? La demande de classement Unesco déposée par
Metz ne mérite t’elle pas mieux que des « parcs à ordures » que personne n’a envie de subir sous ses fenêtres, au risque de dévaloriser son patrimoine immobilier ? »
Réponse : « on ne va pas refaire les erreurs passées ». Attention, cette phrase ne signifie pas que la Municipalité veut se tourner vers des solutions qualitatives et adaptées pour tous les quartiers. Il s’agit seulement de mieux adapter, pour le Centre ville, la formule bac personnel/bac collectif/point d’apport. D’ailleurs, le marché des « claustra » est déjà attribué, voir l’illustration jointe. - Quid de l’hygiène ? Le nettoyage des conteneurs n’est pas à l’ordre du jour de la réunion… Pas plus que le détournement des points d’apport des déchets en dépôt sauvage… La baisse (ou pas) de fréquence des collectes sera détaillée la prochaine fois… Les risques sécuritaires des bacs en période d’attentats : on n’y peut rien…
- Quelle fiabilité accorder à l’enquête en porte-à-porte sur les besoins des riverains (du 17 janvier au 10 février, aux heures où les « actifs » ne sont majoritairement pas présents avec seulement deux passages sur une période de 18 jours ouvrables) ? En effet, le bureau d’étude GIRUS, qui pilote le plan pour le compte de Metz Métropole, sous-traite cette enquête à l’entreprise Plastic Omnium, dont le métier est de… fabriquer et vendre des bacs poubelle. Il est illusoire d’attendre une pluralité de solutions.
Rien n’a changé dans l’application au rouleau compresseur de la conteneurisation, les quartiers d’habitat ancien et dense sont traités à la même enseigne que les secteurs pavillonnaires.
La façon dont s’engage la conteneurisation en centre-ville fait craindre la répétition des dysfonctionnements : bacs mal positionnés et débordants, places de parking perdues, trottoirs encombrés et impraticables pour les fauteuils roulants et poussettes… Et Sainte Thérèse et le Sablon, qui devaient avoir à la fin de l’été des claustra en plastique pour masquer les regroupements de bacs, n’ont rien vu venir.
En l’état actuel : au lieu de quelques sacs poubelle dehors en journée, Metz sera dotée d’alignements de conteneurs dehors toute l’année !
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Puisqu’il est reconnu qu’en l’état ce projet est inadapté, peut-être conviendrait-il de le modifier et de le rendre réaliste à défaut de réalisable pour les secteurs n’étant pas encore pénalisés, (pour ensuite revenir sur les chantiers bâclés à la hâte) afin de faire au final des économies et surtout de concerter en amont les principaux intéressés : les citoyens messins. Nous l’avons dit lors des conseils de Metz-Métropole et de Metz pour expliquer notre vote défavorable au Plan conteneurisation : la solution choisie, de généraliser les conteneurs plastiques individuels ou collectifs, est inadaptée aux zones d’habitat ancien et densément peuplé.
- Les points d’apport enterré (PAVE), qui respectent le cadre de vie ni à l’hygiène, doivent être développés, les conteneurs plastique mieux masqués.
- Des solutions doivent être trouvées pour les commerçants (ex. un local poubelle place St Jacques est une urgence).
- Les incivilités doivent être punies de façon dissuasive, car aujourd’hui, tout le monde est pénalisé pour les contrevenants.
Nous restons très attentifs aux difficultés persistants dans les quartiers déjà conteneurisés, et suivrons de près le développement du plan dans les nouveaux quartiers.
Présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz
Conseiller régional Alsace | Champagne-Ardenne | Lorraine
Un point essentiel semble avoir échappé totalement à l’auteur de ce « chantier ». Un point d’achoppement capital car en 2017 il est impossible de nier l’importance que revêt la diminution des déchets. A aucun moment, si ce n’est par un membre de l’assistance, ce point n’a été évoqué. Or ce n’est qu’en responsabilisant financièrement les habitants qu’il est possible d’atteindre cet objectif. Pourquoi passer à côté du « pesage » des déchets individuels ? Là au moins il sera question d’équité. Pourquoi ne pas élargir les plages d’ouverture des déchetteries afin que même les actifs puissent plus facilement y accéder et déposer ne serait-ce que leurs emballages ? Pourquoi ne pas proposer une diminution des redevances aux personnes s’engageant dans le compostage de leurs déchets (où cela est possible) ? Pourquoi ne pas créer un groupe de citoyens pour réfléchir aux solutions viables et opportunes à proposer ? C’est le moment où jamais d’y réfléchir et vite avant qu’il ne soit trop tard. Car tout cela représente un coût non négligeable.